dimanche 4 juillet 2010

Le faucheur du quart

De l'étonnant quart de finale entre le Brésil et les Pays-Bas, au delà de la superbe victoire des Néerlandais, le grand public retiendra surtout les noms et les envolées des héros du jour Sneijder, Robben ou Kuyt, garants des ambitions offensive et de l'efficacité des Oranjes. Mais tous les spécialistes l'ont noté, c'est bien Mark Van Bommel, le Bad Guy du Bayern, qui fait gagner son équipe, la seule des quatre demi-finalistes à avoir remporté toutes ses rencontres en Afrique du Sud. Certes, le milieu défensif hollandais, toujours titulaire et jamais remplacé lors des 5 rencontres disputées depuis le début de cette Coupe du Monde, ne brille pas par son élégance ou son style mais c'est par lui que passent toutes les relances et, surtout, c'est lui qui casse et étouffe toutes les velléités offensives de ses adversaires. Évidemment la manière est discutable: bras écartés, maillots retenus et petits coups plus ou moins tordus, mais curieusement, alors qu'il est un des joueurs qui commet le plus de fautes intentionnelles dans une équipe plutôt indisciplinée (82 fautes depuis le début du Mondial, derrière le Ghana, Le Paraguay et le Mexique), il est celui qui bénéficie le plus de la mansuétude ou de l'incompétence des arbitres. Ainsi contre le Brésil, il a commis au moins vingt fautes répréhensibles et évidentes pour les téléspectateurs. Quatre seulement ont été sanctionnées d'un coup franc pour la  Seleçào. Plus fort encore, celui qu'on surnomme "La teigne" et "la grande faucheuse" n'a pas pris le moindre carton depuis le début de cette phase finale. Plus qu'une  réputation de gros tricheur, il faut y voir l'intelligence d'un joueur qui a fait le bonheur de tous ces entraîneurs et partenaires au PSV Eindhoven, puis au Barça et enfin au Bayern.  Vincent Duluc, comme toujours, a magnifiquement résumé le profil du milieu néerlandais: "Il est le joueur que tout le monde adore détester. Mais il suffit de renverser la perspective pour balayer le moindre doute : quand on est entraîneur, on commence par choisir Mark Van Bommel". Seul Marco Van Basten, ancien sélectionneur des Pays-Bas, n'a pas compris combien le côté laborieux de Van Bommel était utile et se priva de lui pour l'Euro 2008. Un épisode qui  n'a pas affecté plus que cela celui qui est devenu, cette saison,  le premier joueur non allemand à porter le brassard de capitaine du Bayern Münich.