lundi 29 juin 2009

Dans le panneau de Basquet

L'un a 20 ans, taquine le ballon ovale et explose les tables de nuit à coup de boule, l'autre à 23 ans tâte de la raquette et flirte d'un peu trop près avec les lignes. L'un comme l'autre s'empêtre dans des explications fumeuses pour tenter de s'affranchir de débordements (sans cadrage) qu'ils ont commis, pensant que tout le monde va tomber dans le panneau. Mathieu Bastareaud, n'imaginait certainement pas que son 1er mensonge allait créer une véritable crise diplomatique entre la France et la Nouvelle-Zélande, 24 ans après la triste affaire du Rainbow Warrior. Pensait-il vraiment, qu'on allait croire à l'agression d'un jeune homme de 110 kilos par des voyous néo-zélandais ? C'est pourtant cette version qui a été officialisée et qui a déchaîné les médias. C'est à se demander si l'encadrement du XV de France ne lui a pas soufflé l'idée car, paradoxalement, aucune plainte n'a été déposée. Est-ce que la nouvelle version, du fêtard tellement déchiré qu'il s'écroule sur sa table de nuit, est la bonne ? Pas sûr tant les zones d'ombre subsistent dans cette histoire. L'ampleur de la sanction que décidera la FFR pourrait donner des pistes. Si elle est légère, c'est qu'on veut couvrir une embrouille qui met en cause d'autres protagonistes de l'équipe de France. Si elle est sévère, c'est que Bastareaud s'est mis tout seul dans cette situation et c'est bien fait pour lui. Il n'empêche que les dirigeant français présents à Wellington n'ont pas été très bons sur le coup. Au mieux, ils enfoncent un jeune homme qui a fait une connerie comme tant d'autres avant lui lors d'une troisième mi-temps arrosée, au pire, ils ont déclenché une véritable affaire d'Etat qui ne fait pas honneur au rugby français et à ses représentants, joueurs comme dirigeants. En attendant, le jeune trois-quart du Stade Français paye déjà la note puisque son état psychologique a nécessité son placement dans un établissement spécialisé.

Pour Richard Gasquet, c'est à la fois plus simple mais aussi complexe. Le jeune tennisman français, a été contrôlé positif à la cocaïne. Oh pas beaucoup, mais suffisamment pour craindre les foudres des instances internationales qui risquent de le punir sévèrement. Mais lui aussi essaie de nous embrouiller pour tenter de justifier un écart, somme toute pas bien grave. Dernière version en date, celle sur laquelle va s'appuyer sa défense: le baiser fatal. Celui que la jeune Pamela, une dépravée locale, lui aurait donné, à l'insu de son plein gré. Il aurait pu aussi invoquer la responsabilité du libraire qui lui a vendu des enveloppes à humecter, celle du barman de l'hôtel qui n'avait pas bien nettoyé le verre dans lequel il a bu, celle du fabricant de mouchoirs jetables...

Des embrouilles que les journalistes mettent sur le compte de la jeunesse des deux protagonistes. Que va t-on invoquer pour justifier les propos d'un Erik Gerets qui déclare partir entraîner en Arabie Saoudite pour le challenge sportif que cela représente ? D'un Jonah Lomu qui signe en Fédérale 1 à Vitrolles pour le plaisir de donner un coup de main à un petit club très réputé même aux Antipodes (dont le président est le vertueux Claude Atcher) ? Ou d'un Michel Drucker qui déclare ne pas comprendre pourquoi une partie du public et de la presse critique le valeureux et angélique Lance Armstrong ?