jeudi 19 novembre 2009

Hand the winner is...

A force de répéter que le Rugby est un sport infiniment plus honorable et spectaculaire que le Football, je savais bien qu'ils finiraient par jouer à la main...

lundi 16 novembre 2009

Rugby 15 - Foot 11

Hasard du calendrier, les équipes de France de rugby et de football jouaient deux matches importants à 24 heures d'écart. Le XV de France affrontait, l'Afrique du Sud, champion du Monde en titre et le 11 tricolore jouait en Irlande le barrage aller pour une qualification en Coupe du Monde. L'occasion d'une comparaison entre deux spectacles sportifs qui encore une fois n'a pas été en faveur du football, français notamment. Vendredi à Toulouse on a assisté à une rencontre de très haut niveau avec un engagement total de la part des deux équipes. Le lendemain à Dublin, face à des footballeurs irlandais motivés c'est une équipe de France peu déterminée qui a réussi, malgré tout, à s'imposer. Alors que jeunes et anciens du XV de France se défonçaient pendant 80 minutes, la plupart des footballeurs français erraient sur la pelouse de Croke Park. Anelka, jusqu'à son but chanceux, a touché la plupart de ses ballons dans sa moitié de terrain, Henry n'a jamais vraiment réussi à déborder, Gourcuff a cherché, en vain, des partenaires démarqués et Allou Diarra a visiblement eu du mal à digérer la collation d'avant match. Seuls, Sagna, Lassana Diarra et Lloris ont vraiment mouillé le maillot d'un bout à l'autre de la rencontre. Au delà de l'engagement, c'est au niveau de l'efficacité, de la prise de risques et de la qualité du jeu que la différence a été la plus flagrante. A Toulouse Dupuy n'échoue que deux fois dans ses tentatives de coup de pied et ses coéquipiers attaquent tous les ballons, plaquent tout ce qui bouge et humilient leurs adversaires dans les regroupements. A Dublin, un Gignac tire...en touche,  Gourcuff rate le cadre de plusieurs mètres et Abidal relance dans les pieds de ses adversaires. Tous des joueurs payés dix fois plus que leurs homologues rugbymen. reste l'ambiance et l'état d'esprit. Que dire par exemple de cette minute de silence superbement respectée au Stadium alors que les supporters français sifflaient leur sélectionneur et l'hymne irlandais à Dublin ? Et cette fin de match où Français et Irlandais s'embrouillent et s'invectivent après le coup de sifflet final alors que la veille les Sud-africains battus et vexés félicitaient leurs adversaires et se recueillaient dignement dans leur vestiaire ? Les avocats du ballon rond plaideront l'enjeu du match Eire-France ou les conditions météo qui ont réfréné les ardeurs et les talents tricolores et argueront du fait que seule la victoire comptait. Certes, mais alors mercredi, au Stade de France, que le football français  prouve qu'il a sa place dans l'élite mondiale, qu'il peut faire le spectacle et ranime la flamme de ses supporters.

jeudi 12 novembre 2009

Revers et coups tordus

Exceptés les dérapages poudrés de Gasquet, Hingis, Wilander, Novacek ou Gerulaitis, les insinuations à l'encontre de Davydenko ou Rochus soupçonnés d'avoir participé à des paris truqués et quelques excès chimico-médicamenteux de Korda et de certains joueurs argentins, le tennis est un monde feutré dont on ne parle qu'à l'occasion des tournois du Grand Chelem, des contre-performances de Federer et Nadal ou quand des joueurs français se distinguent. Le tout dans un langage policé et plutôt élogieux. Même les affaires de harcèlement sexuel dont ont été victimes des joueuses françaises, les frasques de l'ex président Bîmes, condamné par la justice, ou les délires socio-humanistes de Noah n'ont pas de retentissement médiatique comme ce peut être le cas en football, en cyclisme, en sport automobile ou en athlétisme. Le tennis, comme le golf et d'autres disciplines "traditionnelles", semblait être à l'abri du scandale et de l'opprobre. Curieusement, comme ce fut le cas pour Carl Lewis qui avoua s'être dopé, ce sont les révélations d'une ancienne îcone du tennis qui ont jeté un voile de suspicion sur les courts. Il a suffit qu'André Agassi publie ses mémoires pour qu'on se rende compte que ce sport était comme les autres avec également sont lot de tricheries, de bassesses, de magouilles et de dopage. Dans son autobiographie,  le Kid de Las Vegas balance à tout va, y compris sur lui même. Au delà de l'épisode de la perruque, on retiendra surtout la détresse d'un champion qui avoue n'avoir jamais aimé son sport, d'un homme fragile qui trouva refuge dans les substances illicites et, surtout, d'un joueur lucide au point de bâcher sévérement ses compatriotes Sampras, Chang et Courier ou d'émettre des doutes sur les performances de Muster, Kafelnikov et Becker. L'Allemand pour lequel il se montre particulièrement haineux, avouant même avoir perdu volontairement en 1/2 finale de l'Open d'Australie 1996 pour ne pas avoir à l'affronter en finale. Curieuse coïncidence, les révélations choc d'André Agassi paraissent pendant un automne qui s'annonce difficile pour l'image du tennis. Richard Gasquet comparaît à nouveau devant le TAS (Tribunal Arbitral du Sport) et risque gros pour son histoire de consommation de cocaïne à l'insu de son plein gré et deux joueurs belges, Yanina Wickmayer, demi-finaliste du dernier US Open, et Xavier Malisse, viennent d'être condamnés par le tribunal antidopage flamand pour manquements dans la transmission des informations de localisation qui permettent d'effectuer des contrôles inopinés. Dans le cas de Malisse, ça va même plus loin puisqu'il lui est repproché d'avoir manqué un contrôle antidopage. Exactement ce qu'on voit dans le cyclisme ou l'athlétisme. Il n'y a d'ailleurs pas de raison que le tennis ne soit pas touché par ces dérives. Le terrain est plus que jamais fertile: enjeux financiers, pression psychologique, engagement et préparation physiques...Il ne manque plus qu'un peu d'intérêt médiatique et quelques...biographies.

lundi 2 novembre 2009

Véridique !

Vous connaissez beaucoup de professions qui peuvent légalement exonérer jusqu'à 30 % de leurs revenus de  cotisations sociales ? Non ? Et pourtant, depuis 2004, près de 1500 sportifs et les clubs qui les emploient bénéficient de cette disposition très généreuse, dite DIC ( Droit à l'image collective) qui, selon la Cour des Comptes, a pour conséquence un manque à gagner de plus de 30 millions d'euros pour l'Etat. Créée à l'initiative de Jean-François Lamour, à l'époque secrétaire d'Etat aux Sports, ce dispositif dont profitent 658 footballeurs, 625 rugbymen, 142 basketteurs et 20 handballeurs et leur club, a, selon ses initiateurs, pour "louable" vocation de permettre aux clubs professionnels français de pallier la fuite de leurs muscles vers les grands clubs de pays à la fiscalité beaucoup plus légère. Pourquoi pas.  Même si on peut s'étonner que ce genre de régime n'ait pas également été étendu à d'autres professions touchées par le même phénomène de disparité fiscale comme les scientifiques, les médecins ou les chercheurs. Si à l'époque nul (à part quelques députés d'opposition) n'avait trouvé à redire au nom de la solidarité autour du sport français, il est curieux de constater, qu'en période de crise financière, à l'heure où les niches fiscales sont visées et alors qu'on va même jusqu'à violer les sacro-saints secrets bancaires suisse, l'amendement qui vise à supprimer cet avantage inique, dans le cadre du projet de  loi de finance 2010, provoque une véritable levée de boucliers. On peut comprendre les présidents des clubs français concernés qui vont devoir mettre la main au portefeuille (l'abandon du DIC prendrait effet en janvier prochain alors que les budgets des clubs ont été calculés pour couvrir les dépenses jusqu'en juin 2010) pour garder ou attirer les meilleurs éléments. Je pense particulièrement aux 30 clubs professionnels de rugby gavés de vieilles gloires européennes, de mercenaires argentins et de guerriers du Pacifique. Imaginez donc une ligne de trois quarts entièrement française en TOP 14. Ridicule ? Quoique, Médard, Heymans, Clerc, Jauzion, David, Michalak et Elissalde au Stade Toulousain ou Porical, Candelon, Sid, Mermoz, Marty, Laharrague et Durand à Perpignan ça tient aussi la route. Ce qui est plus surprenant c'est l'attitude de nos ministres ou des parlementaires de la majorité. A commencer par  Xavier Bertrand, Jean-François Lamour ou Frédéric Lefebvre qui désavouent Roselyne Bachelot et Eric Woerth, les ministres à l'origine de cet amendement mais surtout RamaYade qui voudrait faire croire qu'elle s'intéresse au sport mais débite de belles incongruités comme "sans le DIC, jamais Yoann Gourcuff ne serait resté à Bordeaux et jamais Sébastien Chabal ne serait revenu en France" alors que tous les observateurs savent très bien que dans ces deux cas précis d'autres paramètres ont été bien plus décisifs. le DIC n'a pas empêché non plus Karim Benzema de filer à Madrid ou Daniel Narcisse d'aller goûter la douceur des bords de la Baltique en signant à Kiel. Et la solidarité envers ceux qui paient leurs impôts sans bénéficier du moindre cadeau, ceux qui paient plein pot leur place au stade pour voir jouer Jonny Wilkinson mais aussi Kevin Gameiro ? Et les centaines de millions d'euros (sur 2,5 milliards de coût total selon frédéric Thiriez) d'argent public qu'il faudra trouver si la France organise l'EURO 2016 ? Ce sont bien les cochons de payeurs qui vont les financer, sans rechigner, même si on crée pour l'occasion un nouvel ISF, Impôt de Solidarité Pour le Football.