mardi 30 décembre 2008

La mine austère de la défense

Au delà de la forme du ballon et de l'état d'esprit, ce qui différencie fondamentalement le football du rugby c'est que dans la seconde discipline, le jeu commence devant tandis que dans l'autre tout part de derrière. Dès leur prise de fonction, en 2007, les nouveaux entraîneurs du XV de France se sont rapidement penchés sur les carences d'une mêlée tricolore qui a retrouvé sa puissance et sa réputation après un an de travail et la création originale d'une "Académie de la 1ere ligne". Pour l'équipe de France de football, au vu du bilan de l'année 2008 (16 buts encaissés en 14 matches), la défense s'avère être vraiment le maillon faible d'une formation qui a pourtant tellement d'atouts dès qu'on arrive au milieu de terrain. Malheureusement, ce que trois hommes ont eu la clairvoyance de mettre en place pour le rugby, un seul sélectionneur, qui plus est peu apte à l'autocritique et à l'humilité, n'a su ou voulu le faire pour le football français. Il n'est pourtant pas trop tard pour lancer une grande opération "Défense 2010" en liaison avec la DTN et les techniciens des clubs français. Première urgence pour cette mission, remercier très vite les glorieux anciens (Sagnol, Gallas, Boumsong, Abidal, Givet, Silvestre, Squilacci...) et conforter les nouveaux venus, notamment une superbe génération de latéraux (Fanni, Clichy, Evra et Sagna). Parallèlement, créer et stabiliser la défense centrale en intégrant de jeunes talents (Jérémy Mathieu, Mamadou Sakho, Michaël Chrétien...) auprès de joueurs expérimentés comme Stéphane Puygrenier ou Philippe Méxès. Reste le poste de gardien où Lloris et Mandanda ont prouvé qu'ils méritaient leur sélection mais n'ont pas encore démontré qu'ils sont capables de diriger avec autorité une défense. Un beau chantier pour Raymond Domenech en espérant que sa priorité pour l'année à venir ne se limite pas au règlement de sa situation conjugale.