mardi 15 décembre 2009

Fais gaffe Roger !

Pas de chance pour Gillette qui avait beaucoup misé sur un beau trio de champions. En janvier 2007, la célèbre marque de rasoirs abandonnait Beckham pour investir (plusieurs dizaines de millions de dollars par an) sur l'image de 3 champions à l'honnorabilité immaculée et à l'image consensuelle. Le pari, même limité, s'est révélé particulièrement payant jusqu'à cet automne. Roger Federer a cumulé les titres et repoussé la plupart des assauts de ses concurrents affamés. Tiger Woods, malgré une longue absence en 2008, est toujours le meilleur golfeur du monde, et ce depuis 14 ans. Quant à Thierry Henry, il a engrangé les trophées continentaux et nationaux avec le Barça et est devenu le meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France. Et puis arrive la fin de l'année 2009, annus horribilis, Thierry Henry met la main sur un ballon que Gillette s'empresse de faire disparaître des affiches et Tiger Woods se révèle aussi à l'aise avec les filles faciles qu'au putt, au point que Gillette décide de suspendre l'apparition du champion américain dans ses campagnes. Le premier est désormais considéré comme un tricheur malhonnête et le deuxième comme un vulgaire play boy immoral. Deux pestiférés quasiment infréquentables surtout pour Gillette qui déclarait au moment où elle les avait sélectionnés : "Ils n'ont pas été choisis uniquement pour leurs succès sportifs, mais parce que chacun symbolise les vraies valeurs sportives et sont un exemple en dehors du terrain également". Reste Roger Federer, modèle de moralité, d'élégance et de panache. Et si le Grand Suisse n'était finalement pas le gendre idéal dont tout le monde loue les qualités ? Il paraît que Gillette et ses assureurs ont mis des enquêteurs privés sur le coup pour vérifier que le numéro 1 mondial du tennis ne traîne pas quelques casseroles qui pourraient sortir un jour prochain. Vont-t-ils découvrir que Federer est le dealer de Richard Gasquet, qu'il a eu un enfant avec Marion Bartoli, qu'il parie sur les matches de Nikolay Davydenko, qu'il a le même préparateur physique que Xavier Malisse, qu'il planque son argent à Dubaï ou, pire, qu'il a voté contre l'interdiction des minarets en Suisse ? Faut vraiment qu'il soit très prudent Roger s'il veut rester la perfection au masculin

jeudi 19 novembre 2009

Hand the winner is...

A force de répéter que le Rugby est un sport infiniment plus honorable et spectaculaire que le Football, je savais bien qu'ils finiraient par jouer à la main...

lundi 16 novembre 2009

Rugby 15 - Foot 11

Hasard du calendrier, les équipes de France de rugby et de football jouaient deux matches importants à 24 heures d'écart. Le XV de France affrontait, l'Afrique du Sud, champion du Monde en titre et le 11 tricolore jouait en Irlande le barrage aller pour une qualification en Coupe du Monde. L'occasion d'une comparaison entre deux spectacles sportifs qui encore une fois n'a pas été en faveur du football, français notamment. Vendredi à Toulouse on a assisté à une rencontre de très haut niveau avec un engagement total de la part des deux équipes. Le lendemain à Dublin, face à des footballeurs irlandais motivés c'est une équipe de France peu déterminée qui a réussi, malgré tout, à s'imposer. Alors que jeunes et anciens du XV de France se défonçaient pendant 80 minutes, la plupart des footballeurs français erraient sur la pelouse de Croke Park. Anelka, jusqu'à son but chanceux, a touché la plupart de ses ballons dans sa moitié de terrain, Henry n'a jamais vraiment réussi à déborder, Gourcuff a cherché, en vain, des partenaires démarqués et Allou Diarra a visiblement eu du mal à digérer la collation d'avant match. Seuls, Sagna, Lassana Diarra et Lloris ont vraiment mouillé le maillot d'un bout à l'autre de la rencontre. Au delà de l'engagement, c'est au niveau de l'efficacité, de la prise de risques et de la qualité du jeu que la différence a été la plus flagrante. A Toulouse Dupuy n'échoue que deux fois dans ses tentatives de coup de pied et ses coéquipiers attaquent tous les ballons, plaquent tout ce qui bouge et humilient leurs adversaires dans les regroupements. A Dublin, un Gignac tire...en touche,  Gourcuff rate le cadre de plusieurs mètres et Abidal relance dans les pieds de ses adversaires. Tous des joueurs payés dix fois plus que leurs homologues rugbymen. reste l'ambiance et l'état d'esprit. Que dire par exemple de cette minute de silence superbement respectée au Stadium alors que les supporters français sifflaient leur sélectionneur et l'hymne irlandais à Dublin ? Et cette fin de match où Français et Irlandais s'embrouillent et s'invectivent après le coup de sifflet final alors que la veille les Sud-africains battus et vexés félicitaient leurs adversaires et se recueillaient dignement dans leur vestiaire ? Les avocats du ballon rond plaideront l'enjeu du match Eire-France ou les conditions météo qui ont réfréné les ardeurs et les talents tricolores et argueront du fait que seule la victoire comptait. Certes, mais alors mercredi, au Stade de France, que le football français  prouve qu'il a sa place dans l'élite mondiale, qu'il peut faire le spectacle et ranime la flamme de ses supporters.

jeudi 12 novembre 2009

Revers et coups tordus

Exceptés les dérapages poudrés de Gasquet, Hingis, Wilander, Novacek ou Gerulaitis, les insinuations à l'encontre de Davydenko ou Rochus soupçonnés d'avoir participé à des paris truqués et quelques excès chimico-médicamenteux de Korda et de certains joueurs argentins, le tennis est un monde feutré dont on ne parle qu'à l'occasion des tournois du Grand Chelem, des contre-performances de Federer et Nadal ou quand des joueurs français se distinguent. Le tout dans un langage policé et plutôt élogieux. Même les affaires de harcèlement sexuel dont ont été victimes des joueuses françaises, les frasques de l'ex président Bîmes, condamné par la justice, ou les délires socio-humanistes de Noah n'ont pas de retentissement médiatique comme ce peut être le cas en football, en cyclisme, en sport automobile ou en athlétisme. Le tennis, comme le golf et d'autres disciplines "traditionnelles", semblait être à l'abri du scandale et de l'opprobre. Curieusement, comme ce fut le cas pour Carl Lewis qui avoua s'être dopé, ce sont les révélations d'une ancienne îcone du tennis qui ont jeté un voile de suspicion sur les courts. Il a suffit qu'André Agassi publie ses mémoires pour qu'on se rende compte que ce sport était comme les autres avec également sont lot de tricheries, de bassesses, de magouilles et de dopage. Dans son autobiographie,  le Kid de Las Vegas balance à tout va, y compris sur lui même. Au delà de l'épisode de la perruque, on retiendra surtout la détresse d'un champion qui avoue n'avoir jamais aimé son sport, d'un homme fragile qui trouva refuge dans les substances illicites et, surtout, d'un joueur lucide au point de bâcher sévérement ses compatriotes Sampras, Chang et Courier ou d'émettre des doutes sur les performances de Muster, Kafelnikov et Becker. L'Allemand pour lequel il se montre particulièrement haineux, avouant même avoir perdu volontairement en 1/2 finale de l'Open d'Australie 1996 pour ne pas avoir à l'affronter en finale. Curieuse coïncidence, les révélations choc d'André Agassi paraissent pendant un automne qui s'annonce difficile pour l'image du tennis. Richard Gasquet comparaît à nouveau devant le TAS (Tribunal Arbitral du Sport) et risque gros pour son histoire de consommation de cocaïne à l'insu de son plein gré et deux joueurs belges, Yanina Wickmayer, demi-finaliste du dernier US Open, et Xavier Malisse, viennent d'être condamnés par le tribunal antidopage flamand pour manquements dans la transmission des informations de localisation qui permettent d'effectuer des contrôles inopinés. Dans le cas de Malisse, ça va même plus loin puisqu'il lui est repproché d'avoir manqué un contrôle antidopage. Exactement ce qu'on voit dans le cyclisme ou l'athlétisme. Il n'y a d'ailleurs pas de raison que le tennis ne soit pas touché par ces dérives. Le terrain est plus que jamais fertile: enjeux financiers, pression psychologique, engagement et préparation physiques...Il ne manque plus qu'un peu d'intérêt médiatique et quelques...biographies.

lundi 2 novembre 2009

Véridique !

Vous connaissez beaucoup de professions qui peuvent légalement exonérer jusqu'à 30 % de leurs revenus de  cotisations sociales ? Non ? Et pourtant, depuis 2004, près de 1500 sportifs et les clubs qui les emploient bénéficient de cette disposition très généreuse, dite DIC ( Droit à l'image collective) qui, selon la Cour des Comptes, a pour conséquence un manque à gagner de plus de 30 millions d'euros pour l'Etat. Créée à l'initiative de Jean-François Lamour, à l'époque secrétaire d'Etat aux Sports, ce dispositif dont profitent 658 footballeurs, 625 rugbymen, 142 basketteurs et 20 handballeurs et leur club, a, selon ses initiateurs, pour "louable" vocation de permettre aux clubs professionnels français de pallier la fuite de leurs muscles vers les grands clubs de pays à la fiscalité beaucoup plus légère. Pourquoi pas.  Même si on peut s'étonner que ce genre de régime n'ait pas également été étendu à d'autres professions touchées par le même phénomène de disparité fiscale comme les scientifiques, les médecins ou les chercheurs. Si à l'époque nul (à part quelques députés d'opposition) n'avait trouvé à redire au nom de la solidarité autour du sport français, il est curieux de constater, qu'en période de crise financière, à l'heure où les niches fiscales sont visées et alors qu'on va même jusqu'à violer les sacro-saints secrets bancaires suisse, l'amendement qui vise à supprimer cet avantage inique, dans le cadre du projet de  loi de finance 2010, provoque une véritable levée de boucliers. On peut comprendre les présidents des clubs français concernés qui vont devoir mettre la main au portefeuille (l'abandon du DIC prendrait effet en janvier prochain alors que les budgets des clubs ont été calculés pour couvrir les dépenses jusqu'en juin 2010) pour garder ou attirer les meilleurs éléments. Je pense particulièrement aux 30 clubs professionnels de rugby gavés de vieilles gloires européennes, de mercenaires argentins et de guerriers du Pacifique. Imaginez donc une ligne de trois quarts entièrement française en TOP 14. Ridicule ? Quoique, Médard, Heymans, Clerc, Jauzion, David, Michalak et Elissalde au Stade Toulousain ou Porical, Candelon, Sid, Mermoz, Marty, Laharrague et Durand à Perpignan ça tient aussi la route. Ce qui est plus surprenant c'est l'attitude de nos ministres ou des parlementaires de la majorité. A commencer par  Xavier Bertrand, Jean-François Lamour ou Frédéric Lefebvre qui désavouent Roselyne Bachelot et Eric Woerth, les ministres à l'origine de cet amendement mais surtout RamaYade qui voudrait faire croire qu'elle s'intéresse au sport mais débite de belles incongruités comme "sans le DIC, jamais Yoann Gourcuff ne serait resté à Bordeaux et jamais Sébastien Chabal ne serait revenu en France" alors que tous les observateurs savent très bien que dans ces deux cas précis d'autres paramètres ont été bien plus décisifs. le DIC n'a pas empêché non plus Karim Benzema de filer à Madrid ou Daniel Narcisse d'aller goûter la douceur des bords de la Baltique en signant à Kiel. Et la solidarité envers ceux qui paient leurs impôts sans bénéficier du moindre cadeau, ceux qui paient plein pot leur place au stade pour voir jouer Jonny Wilkinson mais aussi Kevin Gameiro ? Et les centaines de millions d'euros (sur 2,5 milliards de coût total selon frédéric Thiriez) d'argent public qu'il faudra trouver si la France organise l'EURO 2016 ? Ce sont bien les cochons de payeurs qui vont les financer, sans rechigner, même si on crée pour l'occasion un nouvel ISF, Impôt de Solidarité Pour le Football.


lundi 26 octobre 2009

La grippe Anigo

Le feuilleton de ce week-end autour du report du match OM-PSG nous a montré toutes les bassesses que le football peut engendrer. Et tout ça quelques jours après deux superbes soirées de Ligue des Champions au cours desquelles l'OM, Bordeaux et Lyon se sont imposés. Le Classico s'annonçait plutôt bien. Pas de déclarations d'avant match tapageuses et deux équipes prêtes à jouer pour la gagne. Marseille pour tenter de remonter dans le trio de tête et Paris pour enfin retrouver le chemin de la victoire perdu depuis le 29 août. Il a suffi d'une épidémie de Grippe A touchant l'effectif du PSG pour que tout dérape et que la Ligue 1 se mette à tousser puis à cracher et même à vomir. Alors que les mêmes causes n'avaient produit aucun mauvais effet dans le monde policé du rugby après le report de deux rencontres de Castres en début de saison, dans le milieu nauséeux du foot l'affaire prend des proportions hors norme dignes d'un mauvais feuilleton. De "Plus belle la vie" on est passé à "Thiriez la fronde" en 3 jours et 4 cas de H1N1. On a vu des dirigeants de club mettre en cause leur autorité de tutelle (la LFP) et son président, certes maladroits mais qu'on peut comprendre dans un contexte inédit et délicat. Les mêmes présidents du PSG et de l'OM qui ne cachent pas leur intention d'intégrer une commission de la Ligue et qui ne crachent pas sur les dizaines de millions d'euros que leur reverse la LFP sur les droits TV. On a vu des supporters (!)  parisiens lâchés librement dans  la cité phocéenne exprimer de la manière la plus abjecte leur déception après l'annonce du report du match. Leurs homologues marseillais n'ont guère été plus élégants en ravivant de vieux sentiments anti-parisiens tellement stupides et éculés. On a surtout entendu des commentaires indécents et ineptes de la part de responsables des deux clubs et, en particulier, ceux de l'encadrement de l'OM. A commencer par Antoine Veyrat, le directeur général du club qui critique l'attitude du PSG et ose déclarer que dans cette affaire c'est l'OM qui est la première victime ou Didier Deschamps qui émet des doutes sur le fait que le PSG ait pu être diminué. Le technicien marseillais a beau s'habiller comme Guy Roux, il n'a pas encore les talents diplomatiques du maquignon bourguignon ! La palme revient, sans surprise, à José Anigo  qui crie au complot anti marseillais orchestré par les technocrates parisiens et se permet même de tacler son président, Jean-Claude Dassier, qu'il juge un peu jeune dans le métier après que celui-ci a osé dire qu'il n'y avait aucune raison de soupçonner les dirigeants parisiens de manipulation. C'est dire l'ambiance qui règne à la Commanderie !!! Le même Anigo qui tentait l'an dernier (soutenu par l'angélique Pape Diouf)  de faire passer Santos Mirasierra pour un doux agneau harcelé par la justice espagnole. Mais quel besoin ont-ils d'attiser les braises qui consument jour après jour le football français tel un virus malfaisant ?

mercredi 21 octobre 2009

Toulalan en défense, comme une évidence

S'il était parvenu à pallier l'erreur de Cris, complétement KO, en empêchant Yossi Benayoun de marquer à la 41ème minute l'unique but de Liverpool, Jérémy Toulalan (26ans) aurait probablement réussi le match parfait. Une performance d'autant plus remarquable qu'il l'a réalisée en défense centrale à un poste auquel ce milieu défensif ne joue que très rarement et dans un contexte particulièrement difficile. Bon de la tête, sur l'homme en individuel, bien placé, lucide, bon relanceur et, comme toujours, infatigable et présent sur tous les points chauds. Il n'a même pas pris de carton jaune, ce qui est rare pour un joueur qui s'engage autant. Enfin on a découvert un vrai patron de la défense lyonnaise, rameutant ses troupes, plaçant ses partenaires et mettant en confiance le jeune Maxime Gonalons (20 ans) pour une première lui aussi à un poste inhabituel et dans l'arène d'Anfield Road. Le Nantais de Lyon s'est même payé le luxe d'être à l'origine de l'égalisation de l'OL et, donc, du succès de son équipe à Liverpool. Il faut maintenant espérer que Raymond Domenech a suivi sa prestation  car, dans l'objectif d'une Coupe du Monde potentielle, Jérémy Toulalan a toutes les qualités pour devenir le défenseur central qui manque à l'équipe de France aux côtés de William Gallas. De quoi former enfin une véritable charnière de niveau international. Ce que l'on n'a pas vu depuis l'Euro 2000 avec Marcel Dessailly et Laurent Blanc, lui aussi milieu de terrain reconverti. Claude Puel est prêt à jouer le jeu et faire jouer plus souvent Toulalan à ce poste mais avec Raymond Domenech, on ne sait jamais. Il peut très bien décider de mettre le Lyonnais sur le banc des remplaçants et rappeler Trézeguet pour le faire jouer en défense centrale.

mercredi 14 octobre 2009

VDB, martyr et dérailleur

Un martyr est celui qui consent à aller jusqu'à mourir pour témoigner de sa foi plutôt que d'abjurer. Si l'on accepte le fait que consacrer sa vie à un objectif, prendre tous les risques même les plus inavouables pour assouvir sa passion et exister est un témoignage de foi et s'il devient un exemple de ce qu'il faut faire ou ne pas faire, alors oui  Franck Vandenbroucke est un martyr et son exemple, bon ou mauvais,  doit servir la cause du  sport et du cyclisme professionnel en particulier. Les disparitions de Simpson, Jimenez, Pantani  ou Salanson, les scandales Festina, CSC ou Astana, les affaires Puerto, Saiz, Armstrong, ou Landis, tous les soupçons et les doutes qui pèsent sur les coureurs en activités et les ennuis de santé de glorieux anciens pros n'ont pas suffi à assainir une discipline qui souffre de plus en plus d'un mal qui le ronge depuis tant de décennies, dont on connaît pourtant l'origine, les symptômes et même les remèdes. Dans ce contexte, Franck Vandenbrouke est l'exemple parfait du cycliste maudit. Né dans une famille modeste mais imprégnée de compétition cycliste, le jeune VDB montre très tôt des qualités pour le vélo et ses dons et son envie de réussir dans ce sport se révèlent si vite qu'à 18 ans il devient  le grand espoir du cyclisme belge. Son début de carrière pro sera fulgurant, ponctué par deux années de grâce en  1998 et 1999 avec les plus belles de ses victoires (Gand-Wevelgem, Paris-Nice, Liège-Bastogne-Liège et le Het Volk) et une place de leader dans la formation COFIDIS. Les 10 années suivantes, ne seront qu'une longue descente aux enfers. Entre dopage, trafics pas clairs, tentatives de suicide, séjour en hôpital psychiatrique, divorces, ennuis judiciaires, toute la panoplie du sportif influençable et dépravé y passe et le champion fragile ne cesse de dérailler. Faut-il en vouloir à un jeune sportif qui, comme tant d'autres à l'heure du professionnalisme démesuré, est tombé du nid familial trop jeune, a vécu une vie d'homme alors qu'il sortait à peine de l'enfance, n'a pas suivi le minimum d'études qui permet d'envisager une reconversion sereine, a piloté des Ferrari quand les potes de son âge conduisaient la Fuego de papa, buvait du champagne dans des bocks d'un demi-litre ? Faut il avoir pitié de lui ? Certainement car, même s'il n'y a pas d'âge pour mourir, 34 ans (comme Pantani !) c'est beaucoup trop jeune et surtout aucune des fautes qu'il a commises et même toutes additionnées ne méritent une telle sanction. Puni, VDB l'a été toute sa vie (à 4 ans il a été victime d'un grave accident dans sa rue). Souhaitons que sa mémoire soit honorée en invitant tous ceux qui pratiquent, organisent et dirigent le cyclisme professionnel à faire en sorte que le nom de Franck Vandenbroucke soit le dernier d'une liste noire déjà bien trop longue. Un jour prochain VDB voudra alors dire Vouloir Du Bien.

jeudi 8 octobre 2009

Gay pied


On savait le football porteur des meilleures comme des pires images du sport. Capable de rassembler et d'enflammer les foules, facteur d'intégration sociale et vecteur de valeurs universelles.  C'est aussi malheureusement un projecteur puissant  des comportements humains les plus avilissants, des dérives discriminatoires  les plus abjectes et de l'incivisme le plus malsain. Le week-end dernier, le football a franchi un nouveau pas dans l'intolérance avec l'annulation d'un match amical en région parisienne qui devait opposer le Créteil Bébel au Paris Football Gay. Le motif invoqué par l'équipe de la banlieue sud est consternant. C'est, selon ses dirigeants, parce que le Créteil Bébél est une équipe composée de musulmans pratiquants dont "les convictions sont de loin plus importantes qu'un simple match de foot" (sic), qu'il ne peut jouer contre une équipe qui représente des idées auxquelles il n'adhère pas.  Bon la gaudriole homophobe ce n'est pas nouveau dans le football à l'exemple des supporters des plus grandes clubs français qui hurlent "Oh hisse enculé" à chaque dégagement du gardien de but adverse, de la sortie du délicat Laurent Nicollin, président délégué de Montpellier, qui avait envoyé un texto à un de ses supporters libéllé "On va les enc...ces PD de Nîmois" ou de la banderolle déployée par des supporters bastiais à l'encontre de l'attaquant burkinabé de Libourne sur laquelle était élégamment écrit "On n'est pas racistes, la preuve: on t'encule !", sans oublier tous ces joueurs, arbitres et dirigeants traités de Pédés chaque week-end. Tout ça passe pour une aimable tradition  liée à la pratique d'un sport populaire. Dans le cas de l'affaire du Paris Football Gay, on n'est plus dans l'annecdote et le folklore. On entre dans la discrimination dogmatique au nom de principes qui n'ont plus grand chose à voir avec le sport. Ce dont se défendent très maladroitement les dirigeants du club de Créteil qui déclarent: "Ca ne nous dérange pas de jouer avec des gays mais pas contre un club qui porte un tel nom. Nous on a fait des efforts pour rester neutres. On ne s'appelle pas Football Club Islamique par exemple. Alors pourquoi pas d'autres ?". Quels que soient les prétextes allégués, c'est bien le communautarisme et son développement incontrollé dans la société française et dans le football en particulier qui induisent ce genre de dérive. Les mesures de discrimination positive n'y changent pas grand chose. En revanche, la sévérité et la fermeté des dirigeants du football français seraient  bienvenues. Mais allez donc demander ça à des responsables qui n'osent même pas recadrer le sélectionneur national.

lundi 28 septembre 2009

Bon vivant et mauvais disparu

Le Racing Club de France est en deuil et le Showbizz pleure. Cette association de mâles fêtards qui fit les beaux jours du RCF à la fin des années 80 et réveilla le monde du rugby confit dans sa tradition et son cholestérol doit tant à Marcel Francotte qui vient de nous quitter. Dirigeant historique au Racing (sections ski et rugby), ce titi parisien, gouailleur et dévoué fit beaucoup pour permettre aux Blanc, Rousset, Guillard, Lafond et autres Mesnel d'exprimer leur douce folie. Sans lui, nos joyeux drilles auraient eu bien du mal à convaincre les autres dirigeants de l'époque que leurs délires n'étaient que légèreté, fraîcheur et potacheries sans arrière-pensées. Sans lui, la marque Eden Park n'aurait peut être jamais existé. Cet ancien collaborateur du grand couturier Jean Patou leur a ouvert les portes du monde de la création et de l'industrie textile. Certes, il y a eu, comme dans toute association des frictions entre ces jeunes entrepreneurs et ce vieux briscard mais tous ceux qui l'ont fréquenté savaient qu'ils pouvaient compter sur lui. Et ils sont nombreux, les rugbymen du Racing qui ont pleuré sur son épaule ou ont ri aux éclats entre deux bons mots et deux bons verres. Entre 1960 et 2000, il aura tout vu et tout connu du club. Des mauvais jours au lendemain du titre de 1959 jusqu'à la fin des années 70, lorsque la section rugby implose et puis le bonheur suprême avec la finale de 1987 et le sacre de 1990. Des valeureux Nordistes comme Vannier, Gourdon, Péron, Decrae, Modin, Guillard ou Blanc aux glorieux Sudistes, Crauste, Moncla,  Bassagaïtz, Taffary, Martinez, Rives, Paparemborde ou Benezech. La liste est si longue de ceux qui ont partagé un bout de gras, refait les matches et le monde ou se sont pris la tête avec Marcel qui observait derrière ses grosses lunettes, écoutait avec ses grandes oreilles et aimait avec son coeur immense. Il nous quitte quelques mois après la disparition de son grand pote Gérard Mérigaud. Nul doute qu'à la table des enfants du paradis ces deux là vont se faire une place de choix. Ils vont avoir tout le temps de nous observer et leurs éclats de voix, leur mauvaise foi et leurs fous rires résonneront longtemps dans nos esprits.

lundi 21 septembre 2009

Balles et buts

A regarder les titres du journal de 20h00 sur TF1 ce dimanche, la principale actualité sportive du week-end était, je cite, "la victoire de la France en Coupe Davis de Tennis face aux Pays-Bas". Tout d'abord, merci à Claire Chazal de préciser que la Coupe Davis a un rapport avec le tennis (vivement le rallye automobile de Monte-Carlo ou le Tournoi des VI Nations de rugby !) mais surtout comment le responsable du journal (elle ou son rédacteur en chef)  peut-il concevoir qu'il s'agit de la principale information sportive du week-end, au point de la mettre dans les titres du journal télévisé le plus regardé de France (Plus de 7 millions de téléspectateurs) ? Je veux bien admettre que Claire Chazal est plus à l'aise avec l'actualité culturelle et que le public de TF1 n'est pas expert en sport mais dans ce cas précis, ça frole l'incompétence et le foutage de gueule. Tout d'abord parce que cette rencontre de Coupe Davis n'était qu'un barrage qui a permis à l'équipe de France, en battant les modestes Néerlandais, de conserver sa place dans l'élite. Pas très glorieux et pas un mot sur la qualification de l'Espagne et de la République Tchèque pour la finale. Pendant ce temps, l'équipe de France de Basket du si médiatique Tony Parker, sous les yeux de son épouse Eva Logoria, décrochait sa qualification pour les prochains championnats du Monde et d'Europe. Mais surtout, le championnat de France de L1 nous offrait un véritable festival de buts (35 buts, un chiffre qui n'a été dépassé que deux fois au cours des dix dernières saisons). Presque aussi bien que nos voisins espagnols qui ont battu leur record avec 39 buts marqués. Il est d'ailleurs intéressant de noter que les championnats français et espagnols dans lesquels jouent encore un grand nombre de joueurs nationaux se révèlent, en ce début de saison, plus prolifiques qu'un championnat anglais dans lequel certaines grosses écuries débutent les rencontres sans un seul joueur britannique (Arsenal ce week-end). Le journal de 20h aurait pu aussi (surtout) proposer un sujet sur l'audition délicate et déterminante de Renault F1 ce lundi devant le conseil mondial de la FIA. Mais parler d'un épisode peu reluisant pour la seule écurie française de F1, qui plus est événement retransmis sur la première chaîne, ce n'est pas le genre de TF1 qui préfère mettre en avant la victoire insignifiante des tennismen français.

jeudi 17 septembre 2009

La balle au bois dormant

Il y a 9 mois, à propos du Dakar qui se déroule désormais en Amérique du Sud, de la finale de la Coupe de la Ligue de handball qui a eu lieu en Floride et de matches de Top 14 joués en Espagne, je m'étais amusé à délirer sur la délocalisation d'autres grands événements sportifs français. Ainsi, j'avais imaginé la finale du Top 14 à Dubaï, les 24 heures du Mans à Lisbonne, la Transjurassienne à Brisbane, Paris-Roubaix entre Agadir et Marrakech et même, suprême utopie, une étape du Tour de France en Corse. Jamais je n'aurais imaginé qu'on puisse un jour sérieusement envisager la délocalisation de Roland-Garros en Seine et Marne sur les terres de Disneyland Paris. Pourtant, le pseudo du nouveau président de la FFT, Jean Gachassin, surnommé Peter Pan lorsqu'il jouait dans le XV de France, la pige de Nelson Montfort qui avait lourdement fait la promo de Disneyland Paris en juin dernier et l'exhibition de Gaël Monfils dans le parc d'attraction de Marne la Vallée auraient dû me mettre la puce à l'oreille. C'est donc "logiquement" vers la Seine et Marne et la puissance Disney que les organisateurs des Internationaux de France se tournent pour tenter de contourner les difficultés que rencontre leur projet d'extension du stade de la Porte d'Auteuil. Un projet, pas si farfelu que ça, qui ne serait pas une première pour un tournoi du Grand Chelem puisque L'US Open s'est joué à Forest Hills juqu'en 1978 et les Internationaux d'Australie ne se sont définitivement installés à Melbourne qu'à partir de 1972. En revanche, l'association d'un événement sportif majeur avec un lieu lié à une marque internationale serait une première, bien plus impactante et déontologiquement plus délicate à gérer que l'attribution du nom de certains stades à de riches annonceurs (Emirate Stadium, Allianz Arena, Reebok Stadium, U.S. Cellular Field...). Il faut espérer qu'à Marne la Vallée, on aura droit à un Central Pinocchio ou un Court Cendrillon plutôt qu'à un Coca Cola Center ou une HSBC Arena.

mardi 15 septembre 2009

La F1 en pol(lution) position

Le Salon de l'automobile de Francfort ouvre ses portes sous le signe de la lutte pour la protection de l'environnement . Le gouvernement français vient de lancer un ambitieux plan "voiture propre" . Un contexte idéal pour Carlos Ghosn, le PDG du conglomérat Renault-Nissan, qui s'est glissé dans la panoplie du grand timonier du développement durable en pronant le tout électrique pour les voitures que son groupe va désormais construire. L' investissement du constructeur français est considérable. Près de 4 milliards d'euros qui permettront à Renault de sortir 3 ou 4 modèles "écolo" grand public d'ici 2011 et de se retrouver en tête du classement mondial des constructeurs automobiles "propres". Une démarche louable mais très paradoxale. En contradiction totale avec les sommes énormes (370 millions d'euros en 2008) consacrées par le constructeur français à son développement en Formule 1, l'une des disciplines sportives les plus polluantes. La mauvaise saison que traverse Renault en F1 (Alonso 10ème pilote et Renault seulement 7ème ex-aequo sur 10 constructeurs), le non renouvellement du contrat de motoriste pour Red Bull la saison prochaine, l'affaire Piquet Jr autour du GP de Séoul 2008 qui pourrait coûter très cher, une règlementation de plus en plus complexe et des retombées médiatiques de moins en moins évidentes. Autant de prétextes justifiés qui doivent conduire logiquement le patron de Renault à se retirer rapidement de la F1 (retrait déjà évoqué en mai dernier). On aimerait qu'il s'appuie  aussi sur celui, essentiel,  de la défense de l'environnement, en adéquation avec sa nouvelle stratégie industrielle et sa communication . Le seul risque qu'il prendrait serait celui de servir d'exemple et de déclencher une véritable hécatombe au royaume de la Formule 1 que tous les grands constructeurs "grand public" (BMW, Toyota, Mercedes) quitteraient pour la même raison. Pendant longtemps on a comparé les courses de voiles à la "conquète de l'inutile". N'est il pas temps de réfléchir, au nom du plus évident sens des responsabilités, à l'existence de certaines compétitions de sports mécaniques, véritables "quêtes de l'absurde et de l'irrationnel" . La Formule 1 n'aura bientôt plus d'intérêt que pour ceux (économiques) de Bernie Ecclestone et les Rallyes-Raids ont, depuis longtemps perdu leur dimension d'aventures humaines. Rouler à 350 km/h en consommant des centaines de litres de carburant et traverser des villages à fond la caisse en ne laissant de traces que celles de la gomme et des gaz d'échappement ont-ils encore un intérêt sportif ou technologiques ???

* Le lendemain de la publication de ce billet, Renault F1 remerciait le patron de l'écurie, Flavio Briatore et son directeur technique. Un pas de plus vers un désengagement du constructeur...

jeudi 10 septembre 2009

Guazzini a Laporte

Il est fébrile Max (Guazzini). Y'en a même qui disent qu'ils l'ont vu pleurer... De rage, parce que pour la première fois depuis longtemps le Stade Français, son Stade Français, fait un début de saison calamiteux (13ème à l'issue de la 5ème journée et surtout l'équipe la plus perméable avec déjà 156 points encaissés). De tristesse aussi à l'idée d'être contraint de retirer des responsabilités opérationnelles à son protégé Christophe Dominici. De dépit enfin, quand il constate que le Racing-Metro, sans tambours ni paillettes, attire plus de spectateurs à Colombes que le Stade Français à Jean Bouin. Ca fait beaucoup pour un homme qui a tellement donné...de coeur, d'argent et de temps pour assouvir une passion dévorante et philantropique depuis 17 ans. Il y a également l'avenir du Stade Jean Bouin qui lui prend beaucoup la tête. Malgré le soutien de la Mairie de Paris, son projet est confronté à une résistance virulente de la part d'associations de riverains mais également au lobbying du fonds Colony Capital, propriétaire du parc des Princes, qui a les moyens de ses grandes ambitions architecturales pour le quartier (Incluant le Parc, Jean Bouin et la piscine Molitor). L'affaiblissement des investissements dans le sport du Groupe Lagardère, proche de Guazzini, n'arrange pas les choses. Max est-il en train de se rendre compte qu'il risque de faire la saison de trop ? Celle qui verrait sa baraka de président "gagnant" le quitter définitivement, sa réputation d'organisateur de grands spectacles sportifs se banaliser ( Biarritz, Toulouse, Toulon s'y mettent avec succès) et, surtout, son envie et son amour du maillot rose s'étioler. D'autant que son rêve ultime de sacre européen relève désormais de l'utopie pour la saison en cours, voire plus.
Même si on imagine mal Max Guazzini quitter dès maintenant la présidence du Stade Français , certains signes laissent présager de changements très importants à la tête du club parisien. Le plus symbolique est l'arrivée programmée de Bernard Laporte au conseil d'administration du club. Quand on connaît un peu l'homme, on sait qu'il ne s'engage jamais à la légère dans un projet. Au delà de ses déclarations d'amour pour le Stade Français, on peut être assuré que certains de ses récents propos comme "Ma mission et ma fonction -et j’y passerai tout le temps qu’il faudra-, c’est de mettre une cellule de recrutement en place" (RMC le 08/09) sont le reflet d'une implication et d'une ambition mesurées et réfléchies. Ses expériences de sélectionneur national et de secrétaire d'état, son goût pour les affaires et son leadership naturel sont autant de compétences qui lui permettent d'envisager des responsabilités bien plus importantes. Bernard Laporte est-il le successeur désigné de Max Guazzini pour présider le Stade Français ? Peut être pas tout de suite. On va certainement dans un premier temps, lui confier de grosses responsabilités opérationnelles. Puis, si tout se passe bien, un titre de président délégué avant le titre suprême dans les deux ans à venir. Mais qu'on ne s'inquiète pas pour Max qui n'ira pas forcément faire ailleurs. Car même s'il s'investira certainement plus au sein du comité directeur de la LNR, son Sang et sa Foi (SF) continueront éternellement de brûler pour le club de son coeur.

lundi 7 septembre 2009

Satisfaits ou remboursez...nous !!!

C'est la nouvelle attitude des responsables des équipes de France: "On perd ou on gagne de justesse, on ne marque pas mais il y a beaucoup de motifs de satisfaction et, surtout, qu'est-ce qu'on est bons". A commencer par Raymond Domenech, à l'issue du match nul contre la Roumanie, qui n'hésite pas à commenter à chaud "Je connais peu d'équipes qui ont autant d'occasions que nous dans un match. Qu'est-ce qu'on peut faire de plus ? L'équipe fait ce qu'il faut. Dans le jeu, on ne peut pas faire plus" et de rajouter, sans rire, à propos de ses attaquants stériles "Ce qu'on fait, c'est super. Les attaquants ont joué, créé..." . Le problème c'est que ces attaquants marquent très peu et que la rencontre s'est soldée par un match nul, à domicile face à une équipe roumaine très moyenne. Un peu comme un peintre qui créé, maîtrise son art mais ne parvient pas à vendre ou à exposer ses tableaux ou un Don Juan qui séduit les plus belles femmes mais n'est pas capable de les satisfaire dans un lit. Mercredi à Belgrade, nos french lovers auront fort à faire pour séduire la jouvencelle serbe puis la mettre au fond.
Les basketteurs tricolores ont adopté la même attitude à l'issue d'une pitoyable campagne de repêchage qui les a vus se qualifier in-extremis pour l'EURO, qui débute ce soir, en explosant logiquement une formation belge qui les avaient ridiculisé à domicile une semaine plus tôt. Une victoire qui transporte Tony Parker sur la planète des songes lorsqu'il déclare "Maintenant, on peut se mettre à rêver" , un enthousiasme puéril partagé par Florent Piétrus: "On sait qu'on peut faire de très belles choses. (Au premier tour de l'Euro) on est dans un groupe assez relevé mais on a nos chances à jouer. On est en rythme, on a déjà joué des matches couperets contrairement aux autres". Les autres, ce sont tout de même les Allemands, dès ce soir, puis la Lituanie et la Russie qui ont facilement battu l'équipe de France lors de l'EURO 2007.
Au mois de juin, la victoire (méritée) du XV de France face à la Nouvelle-Zélande à Dunedin a suscité des commentaires démesurés et des déclarations d'autosatisfaction irraisonnées. Ainsi, le pourtant très mesuré Marc Lièvremont qui osait un audacieux: "Les arguments qu'on a fait valoir (face à la Nouvelle-Zélande) doivent nous permettre de tenter d'aller nous imposer à Sydney". Résultat, quelques jours plus tard, la France perdait contre les All Blacks à Wellington puis en Australie face aux Wallabies. En un an, l'équipe de France s'est tout de même inclinée face à l'Australie (2 fois), la Nouvelle-Zélande, l'Angleterre et l'Irlande. Pas de quoi pavoiser alors que Sud-Africains, Samoans et Blacks vont venir montrer leurs muscles en France en novembre prochain

lundi 31 août 2009

Rentrée Colère

Puisque c'est la rentrée, j'en profite pour pousser quelques coups de gueule à propos de certains événements ou faits peu glorieux de la fin de l'été. A commencer par le TOP 14 qui brille déjà par sa tendance défensive. 11 essais seulement marqués lors de la troisième journée (avec un match en moins, Castres-Montauban), que des points sur coups de pied à l'issue de 3 rencontres (Brive-Clermont, Racing Metro-Bayonne et Albi-Clermont), aucun bonus offensif (seulement 2 depuis le début de la saison). Avec une moyenne de 2,9 essais par rencontre (3,24 à la même période en 2008), on ne peut pas dire que le championnat 2009-2010 soit parti sur une base réjouissante. Faut-il y voir une conséquence des nouvelles règles, un mouvement irréversible vers le "Total Defense" ou l'influence néfaste de l'invasion des clubs français par des joueurs et des techniciens étrangers plus pragmatiques et moins attachés au panache et au spectacle ? Toujours est-il que le public, souvent plus nombreux en début de saison sous le soleil risque de se lasser et de bouder les stades quand la bise viendra à l'idée de voir des accumulations de rentre-dedans et des concours de pénalités.
Coup de gueule aussi contre tous ces supporters de l'OM qui déclaraient à la veille du match contre Bordeaux que l'hommage qui a été rendu au regretté Robert Louis-Dreyfus ne leur faisait ni chaud ni froid. Quelle ingratitude et quelle manque de dignité à l'égard d'un homme qui a certainement permis au club phocéen de retrouver son lustre d'antan. Ils lui reprochaient sa discrétion (prise pour du désintérêt), sa timidité (vue comme du dédain) et même ses investissements financiers (considérables) alors qu'ils encensaient Bernard Tapie et ses pratiques plus que douteuses. Ce sont les mêmes qui reprochent au nouveau président Jean-Claude Dassier de ne pas avoir l'accent. C'est tout dire, fatche de con !!! Et pourtant tout est réuni pour que cette saison de football soit l'une des plus belles depuis longtemps pour le football français. Un début de Ligue 1 haletant avec des buts (plus de 2,5 par match !) et les grosses écuries (Lyon, Bordeaux, PSG et Marseille) aux avant-postes. 3 clubs en Ligue des Champions qui vont offrir des affiches somptueuses (Bayern, Real, Juventus, Liverpool, Milan...) et enfin une Coupe du Monde où la France peut briller si...Domenech.
Colère également contre la Fédération Française de Tennis pour la manière dont elle s'est débarassée de son DTN, Patrice Dominguez. Quel que soient les griefs reprochés à l'ancien numéro 1 français, il n'est pas normal que celui-ci apprenne sa prochaine éviction dans les médias et que les plus hauts dirigeants du tennis français se réfugient derrière des critiques formulées par des second couteaux (second Courteau ?) ou d'anciennes gloires aux intérêts discutables (Noah, comme toujours) alors que le DTN avait été confirmé à son poste au printemps et son programme avalisé en juin dernier. Et dire qu'on parle de Patrice Hagelauer pour succéder à Dominguez. Hagelauer et sa veste reversible (un côté FFT mais une doublure Team Lagardère).
Et puis pour terminer, un coup de coeur pour Marie Gérard qui a été sorti de l'Equipe où elle avait largement sa place de titulaire. Comme quoi même les grands clubs ne sont pas à l'abri de décisions stupides de la part de leurs dirigeants.

samedi 29 août 2009

Max et la menace ciel et blanc

Près de 10 000 spectateurs à Colombes pour le premier match du Racing-Metro en Top 14 et "seulement" 8800 à Jean Bouin pour le Stade Français qui accueillait Montpellier. Max Guazzini ne doit pas trouver ça très drôle. Certes il n'y avait pas de pom-pom girls sur la pelouse du Stade Yves Du Manoir, pas de maillots bariolés, ni les bobos de l'ouest parisien qui se retrouvent plutôt Porte d'Auteuil mais le public bon enfant, mélange d'anciens du RCF, de jeunes pratiquants des Hauts de Seine et de curieux a répondu présent pour ce premier rendez-vous des joueurs à l'éternel maillot ciel et blanc au sein de l'élite. Il fallait voir briller les yeux d'un Eric Blanc, président de l'association RCF, fidèle parmi les fidèles depuis tant d'années, pour ressentir toute l'émotion que devaient éprouver tous les valeureux et fidèles amoureux du Racing. Sur la pelouse, le match contre Bayonne ne fut pas d'une très grande qualité, malgré les charges d'un Chabal impérial, les filouteries d'un Fillol souverain et l'efficacité au pied d'un Fortassin royal. Mais cette deuxième victoire en trois rencontres pour le Racing-Metro est de bon augure pour la suite de la saison. Ce bon début de championnat (2 victoires en trois matches) et cette première réussie à Colombes est surtout le signe et la promesse que le rugby parisien a sa raison d'être, qu'il a un public et que deux grands clubs peuvent cohabiter en Ile de France. Alors Max et Jacky (Lorenzetti) s'il vous plaît, il faudra peut-être penser au Parc des Princes pour les deux derbies parisiens et même, pourquoi pas, envisager le Stade de France la saison prochaine.

lundi 24 août 2009

Usain de Germanie

Usain Bolt a établi une relation particulière avec l'Allemagne. Évidemment ses 3 titres mondiaux et ses 2 records du monde battus à Berlin marqueront les esprits comme ce fut le cas pour le quadruplé olympique et symbolique de Jesse Owens, au même endroit, il y a 73 ans. Mais les relations entre le sprinter et l'Allemagne ont commencé bien avant ce mois d'août 2009 puisque le Jamaïquain vient tous les ans en début de saison passer quelques jours dans la clinique du Dr Müller-Wohlfahrt, à Münich. Cette visite a pour but, officiellement, de faire un bilan médical et de faire le point sur les problèmes de dos dont souffre Bolt. A priori, rien de bien compromettant, sauf si on met en évidence et en corrélation deux paramètres quelque peu troublants. A commencer par le fait que, depuis 1988, une grande majorité des meilleurs sprinters, recordmen du monde, médaillés olympiques ou champions du monde, a été convaincue de dopage. Une liste impressionnante: Ben Johnson, Christie, Greene, Bolton, Montgomery, Chambers, Gatlin...Et même l'immense Carl Lewis, contrôlé positif en 1988 ! mais protégé par sa fédération (n'oublions pas également que 5 sprinters jamaïquains ont été contrôlé positifs en juin dernier). Et puis il y a ce fameux Dr Müller-Wolfhart, médecin du Bayern Münich et de la Nationalmannschaft. Certes, il n'a pas la sulfureuse réputation des alchimistes italiens Francesco Conconi et Michele Ferrari ou de l'Américain Victor Conte, patron du laboratoire Balco, mais le nom du médecin allemand est apparu de manière suspecte au moment de ce qu'on a appelé l'affaire Vieira au printemps 2008. Petit rappel: un mois avant le début de l'EURO de football, le capitaine tricolore blessé se voit conseillé par son coéquipier Willy Sagnol de rencontrer le Dr Müller-Wohlfahrt. Ce dernier prescrit à Patrick Vieira, une cure d'Actovegin, un médicament composé d’extraits de sang de veau déproténéisé qui n'est pas inscrit sur la liste des produits dopants mais qui, associé à d'autres substances interdites (l'EPO notamment), aurait des propriétés masquantes ou préventives. Sous pression de la FFF, Vieira ne suivra pas ce traitement et ne participera pas à l'EURO ce qui le poussa à fustiger le staff médical de l'équipe de France. Tout ça pour dire que le médecin allemand qui s'occupe de la santé d'Usain Bolt maîtrise parfaitement bien la pharmacopée de la préparation sportive, y compris les traitements les plus suspicieux. Ça ne veut pas dire que Bolt est passé du côté obscur de la force et Lamine Diack, le président de la Fédération Internationale d'Athlétisme (IAAF), a certainement raison de répéter que le Jamaïquain est l'athlète le plus contrôlé mais il dit également "Si on n'a pas de superstar, c'est difficile de vendre notre sport...Maintenant, nous avons Bolt. Les gens vont être derrière lui". Entre raison et politique (Diack vise un quatrième mandat en 2011) il y a un fossé considérable, rempli de multiples mensonges, trahisons, compromissions et autres tricheries. J'aimerais bien que ça se passe comme dans la série télévisée allemande " La Clinique de la Forêt-Noire" (Die Schwarzwaldklinik) où tout se termine toujours bien.

lundi 29 juin 2009

Dans le panneau de Basquet

L'un a 20 ans, taquine le ballon ovale et explose les tables de nuit à coup de boule, l'autre à 23 ans tâte de la raquette et flirte d'un peu trop près avec les lignes. L'un comme l'autre s'empêtre dans des explications fumeuses pour tenter de s'affranchir de débordements (sans cadrage) qu'ils ont commis, pensant que tout le monde va tomber dans le panneau. Mathieu Bastareaud, n'imaginait certainement pas que son 1er mensonge allait créer une véritable crise diplomatique entre la France et la Nouvelle-Zélande, 24 ans après la triste affaire du Rainbow Warrior. Pensait-il vraiment, qu'on allait croire à l'agression d'un jeune homme de 110 kilos par des voyous néo-zélandais ? C'est pourtant cette version qui a été officialisée et qui a déchaîné les médias. C'est à se demander si l'encadrement du XV de France ne lui a pas soufflé l'idée car, paradoxalement, aucune plainte n'a été déposée. Est-ce que la nouvelle version, du fêtard tellement déchiré qu'il s'écroule sur sa table de nuit, est la bonne ? Pas sûr tant les zones d'ombre subsistent dans cette histoire. L'ampleur de la sanction que décidera la FFR pourrait donner des pistes. Si elle est légère, c'est qu'on veut couvrir une embrouille qui met en cause d'autres protagonistes de l'équipe de France. Si elle est sévère, c'est que Bastareaud s'est mis tout seul dans cette situation et c'est bien fait pour lui. Il n'empêche que les dirigeant français présents à Wellington n'ont pas été très bons sur le coup. Au mieux, ils enfoncent un jeune homme qui a fait une connerie comme tant d'autres avant lui lors d'une troisième mi-temps arrosée, au pire, ils ont déclenché une véritable affaire d'Etat qui ne fait pas honneur au rugby français et à ses représentants, joueurs comme dirigeants. En attendant, le jeune trois-quart du Stade Français paye déjà la note puisque son état psychologique a nécessité son placement dans un établissement spécialisé.

Pour Richard Gasquet, c'est à la fois plus simple mais aussi complexe. Le jeune tennisman français, a été contrôlé positif à la cocaïne. Oh pas beaucoup, mais suffisamment pour craindre les foudres des instances internationales qui risquent de le punir sévèrement. Mais lui aussi essaie de nous embrouiller pour tenter de justifier un écart, somme toute pas bien grave. Dernière version en date, celle sur laquelle va s'appuyer sa défense: le baiser fatal. Celui que la jeune Pamela, une dépravée locale, lui aurait donné, à l'insu de son plein gré. Il aurait pu aussi invoquer la responsabilité du libraire qui lui a vendu des enveloppes à humecter, celle du barman de l'hôtel qui n'avait pas bien nettoyé le verre dans lequel il a bu, celle du fabricant de mouchoirs jetables...

Des embrouilles que les journalistes mettent sur le compte de la jeunesse des deux protagonistes. Que va t-on invoquer pour justifier les propos d'un Erik Gerets qui déclare partir entraîner en Arabie Saoudite pour le challenge sportif que cela représente ? D'un Jonah Lomu qui signe en Fédérale 1 à Vitrolles pour le plaisir de donner un coup de main à un petit club très réputé même aux Antipodes (dont le président est le vertueux Claude Atcher) ? Ou d'un Michel Drucker qui déclare ne pas comprendre pourquoi une partie du public et de la presse critique le valeureux et angélique Lance Armstrong ?

jeudi 11 juin 2009

Désastre galactique

Au delà de l'intérêt footballistique et spectaculaire de l'opération, le recrutement par le nouveau président du Real Madrid de Kaka et Cristiano Ronaldo (et bientôt Benzema puis Ribéry ?) se révèle choquant et malsain en pleine période de crise et de redressement économique. La somme dépensée par le Real (67 millions d'euros pour le Brésilien et 94 pour le Portugais) est certainement conforme au prix du marché pour ces deux stars, en revanche qu'un club, même le plus prestigieux du monde, endetté à hauteur de près de 600 millions d'euros (sources France-Football) soit autorisé à dépenser autant est totalement indécent. Tout ça parce qu'en Espagne la Ligue Professionnelle et le Conseil Supérieur des Sports n'exercent aucun contrôle sérieux des finances des clubs. Résultat, les 20 clubs de Liga cumulent un endettement de plus de 3,5 milliards d'Euros dont près de la moitié pour les seuls Real madrid, Atletico Madrid et FC Valence. Mercredi, au lieu de faire amende honorable et de prendre position contre ce genre de stratégie la ligue pro espagnole a, au contraire, déclaré que, pour un club, s'endetter est une méthode légitime (sic) pour financer son expansion. Quant à Florentino Perez, l'ex-nouveau président du Real, il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et prévoit de dépenser encore une bonne centaine de millions d'euro d'ici la fin de la période des transferts. Pendant ce temps là en France et dans un certain nombre de championnats européens on met en place des structures de contrôle et de sanction rigoureuses (type DNCG) qui ont un effet paradoxal en permettant aux clubs d'assainir leur situation financière ce qui les empêchent d'acheter de grands joueurs ou de garder leurs meilleurs éléments qui préfèrent (certaint présidents également) les millions d'euro-foot des clubs anglais et espagnols au bord de la faillite. Au moment où on élit un parlement européen chargé d'harmoniser les lois et les règles des pays membres, on se demande pourquoi le football de certaines nations échappe à tout contrôle. On se demande également quel est le véritable pouvoir de l'UEFA même si son président, Michel Platini, se dit choqué et déclare «L'enchaînement presque quotidien des transferts mirobolants au moment où le football européen fait face à de dangereux défis financiers m'interpelle. Cet engrenage pose de façon aiguë la question du fair-play financier et de l'équilibre de nos compétitions". Une indignation certes légitime mais qui doit être suivie d'effets sinon il ne faudra pas se plaindre de voir encore longtemps des quarts de finale de Ligue des Champions avec 6 clubs espagnols et anglais, des jeunes talents français, portugais ou slovaques déserter leur terre natale et des équipes nationales sans cohésion et sans motivation patriotique .

dimanche 7 juin 2009

Développement durable

10 ans, c'est le nombre d'années qu'il aura fallu à Roger Federer pour dompter la terre battue de Roland Garros. 10 ans après la première de ses onze participations aux Internationaux de France, 10 ans après le sacre d'André Agassi qui lui a remis son trophée, 10 ans de tennis professionnel pour égaler le record de titres en Grand Chelem (14) de Pete Sampras, 10 ans pour rejoindre les cinq joueurs ayant remporté les quatre tournois du Grand Chelem (Perry, Budge, Laver, Emerson et Agassi). 10 ans ça peut paraître long et pourtant Roger Federer n'a que 27 ans mais c'est le temps dont il a eu besoin pour développer son jeu sur une surface exigeante et peu compatible avec son jeu naturel, pour trouver des repères, se débarrasser de blocages psychologiques bien compréhensibles et, surtout, pour bénéficier d'un concours de circonstances enfin favorable (éliminations de Nadal et Djokovic, météo clémente et un Söderling fébrile en finale). Une patience récompensée pour le tennisman de la décennie (voire plus), élégant et exemplaire. Élégant sur le court, sans casquette en arrière, débardeur, couleurs flashy ou pantacourts. Exemplaire dans la vie de tous les jours. Pas bling-bling, pas de frasques sentimentales, de cocaïne (même à l'insu de son plein gré) et une gestion de son image et de sa fortune de (futur) père de famille. Il a même poussé la vertu jusqu'à épouser une jeune femme pour le moins pas très glamour, tellement l'opposé des bimbos trop souvent vues au bras des stars du tennis. Certes, Federer n'est pas l'idole dont rêvent tous les jeunes supporters, plus excités par Nadal ou Monfils, mais tous les tennismen du monde aimeraient, ne serait-ce que le temps d'une partie, jouer avec la précision, l'efficacité et l'état d'esprit du Suisse.

mercredi 3 juin 2009

Droits et devoirs

A l'issue de la rencontre amicale entre la France et le Nigéria à Saint-Etienne, le constat était clair et net: il manquait 3 millions de téléspectateurs par rapport à la moyenne des matches retransmis sur TF1 (6 millions mardi au lieu de 9) et 10 500 spectateurs qui ne sont pas allés à Geoffroy Guichard rempli seulement aux deux tiers. Des absents qui ont eu raison sur tous les plans. A commencer par le comportement d'un grand nombre de spectateurs qu'ils n'ont pas eu à supporter. Sifflets pendant les hymnes, minute de silence en hommage aux victimes du vol AF 447 bafouée, joueurs lyonnais systématiquement sifflés, sélectionneur conspué... Seule cette dernière situation peut se comprendre tant Raymond Domenech cristallise autour de sa personne toutes les rancoeurs des supporters déçus par les performances de l'équipe de France et désorientés par l'attitude irrationnelle du sélectionneur. C'est à peine si j'ose évoquer la prestation lamentable de joueurs français démobilisés, démotivés et à qui on a imposé deux matches amicaux (Nigéria et Turquie vendredi à Lyon) totalement inutiles. Ce n'est pas une excuse mais ils ne sont pas responsables des décisions stupides prises par la FFF. Comme d'habitude les joueurs et une grande partie de l'encadrement, au lieu de faire profil bas, rejettent les responsabilités sur le public. Selon Domenech «cela devient compliqué de tourner en Province». Merci pour tous ceux qui n'ont pas la possibilité d'aller voir les excellentes prestations des Tricolores au Stade de France (0-0 contre l'Uruguay en novembre dernier). Et Raymond d'en rajouter une couche "On a un public de spectateurs, pas de supporters". Si on traduit, ça veut dire qu'il préfère des supporters inconditionnels, lobotomisés et prêts à soutenir bêtement une équipe qui joue mal et qui ne gagne pas plutôt que des amateurs de sport qui ont envie d'aller au stade en famille ou avec des amis pour voir un beau spectacle et des joueurs qui leur en donnent pour leur argent. A Patrice Evra la palme du footage de gueule. Le Mancunien, meilleur défenseur latéral qu'avocat des valeurs de l'équipe de France, n'a pas hésité à déclarer qu'à Saint-Etienne "Nous, on n'a pas été bons. Mais eux, ils ont été zéro". Il oublie que lui et ses collègues, grassement payés et privilégiés, ont des Devoirs élémentaires. Notamment celui de mouiller le maillot et de respecter des spectateurs qui payent leurs places, leurs abonnements ou leur matériel. Ceux-ci ont des Droits, peut être pas tous, mais en tout cas celui de manifester leur mécontentement lorsqu'ils sont déçus et celui de critiquer les artistes qui ne font pas le spectacle et ne répondent pas à leur attente. A noter que, dans l'encadrement de l'équipe de France, seul Noël le Graët, vice-président de la FFF a eu le courage et la lucidité de reconnaître que "Le match n'a pas été extraordinaire. Il faut être réaliste, on a des performances moyennes lors des matches amicaux. On ne peut pas dire que l'on offre un spectacle qui donne envie d'applaudir".

dimanche 31 mai 2009

Un Football en Nord

Le bonheur des uns fait le malheur des autres et si la victoire de Bordeaux à Caen permettait aux Girondins d'assurer leur sacre elle condamnait le Stade Malherbe à la relégation. Avec Le Havre déjà relégué depuis la 35 ème journée, c'est tout le football normand qui disparaît donc de la L1. Dans le même temps, la région Nord-Pas-de-Calais réalise une performance inédite en proposant 4 clubs en L1 la saison prochaine. Lens et le surprenant Boulogne-sur-Mer rejoignent ainsi Lille et Valenciennes ce qui nous permettra, entre autres, d'assister à 14 derbies du Nord en 2009-2010. De quoi mobiliser et ravir un public nordiste assidu et motivé. Un ciel quasiment tout bleu pour ces quatre clubs. Quelques petit nuages tout de même pour Valenciennes qui doit trouver un successeur à Antoine Kombouaré qui part entraîner le PSG. Ciel un peu couvert sur Boulogne dont le Stade de la Libération ne répond pas aux normes (8700 places seulement). Le club de la Côte d'Opale à jusqu'au 5 juin pour proposer à la Ligue un projet d'agrandissement viable (mais seule la construction d'une tribune supplémentaire est possible, car une autre partie du stade est frappée d'interdiction de travaux en raison de la présence de vestiges archéologiques). Problème de stade récurrent pour Lille, toujours exilé à Villeneuve d'Asq (18000 spectateurs) et qui risque d'être obligé de délocaliser certaines grosses rencontres de championnat ou d'Europa League. En Ligue 2 c'est toute la région proche de la Camargue qui va vibrer la saison prochaine en suivant les résultats de Nîmes, Arles et Istres. Les supporters de Champagne-Ardennes n'auront plus l'embarras du choix et devront se contenter des performances de Sedan car Reims et Troyes ont rejoint le National.

jeudi 28 mai 2009

Clair de Sport

Une fois n'est pas coutume, une des plus belle soirée de sport de l'année était accessible pour tous les téléspectateurs ce mercredi soir. Pas besoin d'être abonné à une offre câble, ADSL, satellite, cryptée ou TNT. Un simple râteau sur le toit suffisait pour vivre deux grands moments de sport qui s'enchaînaient remarquablement. Sur France 3 tout d'abord où Josselin Ouanna est venu à bout de l'ancien n°1 mondial Marat Safin qui disputait son dernier Roland Garros. Superbe bataille de cogneurs qui dura plus de 4 heures 30 conclues victorieusement par le jeune Français à l'issue d'un cinquième set très disputé (10-8). On avait commencé sur France 2 à 16h20, il était alors 20h51, le bon moment pour zapper sur TF1 qui diffusait la finale de la Ligue des Champions commencée seulement 5 minutes plus tôt. A peine le temps de découper les parts de pizza, de décapsuler les canettes et de vérifier la compo des équipes et voilà pas qu'Andres Iniesta, "l'accélérateur de particules" catalan, prend de vitesse la défense mancunienne et sert Samuel Eto'o pour l'ouverture du score en faveur du Barça. En 5 minutes, l'extérieur du droit imparable du Camerounais nous fait déjà oublier les coups droits dévastateurs du Guadeloupéen. Le Central de Roland Garros s'est à peine vidé de ses spectateurs que le Stade olympique de Rome fait déjà le plein d'émotions. Quelques fulgurances messianiques, rushes ronaldiens ou tacles puyolais plus tard et c'est enfin la pause. Il est 21h30, ça fait plus de cinq heures que je suis devant mon écran, les yeux vidés et la vessie pleine mais le coeur en surrégime et la boite à passion qui déborde. 21h45, c'est reparti à Rome et les lutins barcelonais se déchaînent. Iniesta (1m69) bonifie tous les ballons qu'il touche et à 22h10 Xavi (1m70) centre pour la tête de l'immense Messi (1m69) qui saute plus haut que Ferdinand (1m89) pour battre Van Der Sar (1m97). A 21h33 , à Rome la messe est dite. Le FC Barcelone réussit la double passe de trois. Troisième Ligue des Champions après celles de 1992 et 2006 et troisième sacre de la saison après le titre en Liga et la Coupe du Roi. A 22h50, Michel Platini, président de l'UEFA, embrasse Mancuniens autant que Barcelonais, comme s'il venait de disputer le match avec eux, et Carles Puyol lève le trophée vers d'autres étoiles. Et dire que ce week-end il faudra être abonné à différentes offres payantes pour suivre à la télévision de passionnants Le Mans-Rennes et Nice-Le Havre en L1 sans oublier les torrides Vannes-Clermont ou Metz-Guingamp en L2 !

dimanche 24 mai 2009

Grande gueule mais petits résultats

Sur RMC, la radio qui a fait des Grandes Gueules sa marque de fabrique, Luis Fernandez n'est pas le dernier à ouvrir la sienne tous les jours à 16h00, avec talent d'ailleurs, pour peu qu'on ne soit pas très regardant côté syntaxe. Sur le bord des terrains aussi l'entraîneur de Reims n'est pas le dernier à s'agiter, pour encourager et motiver ses joueurs, pousser le public à soutenir son club et engueuler tous ceux qui, selon lui, font preuve d'injustice envers les principes et les valeurs qu'ils dit défendre. Une gesticulation qui s'est avérée vaine, voire néfaste, dans le cadre de son mandat champenois puisque le club rémois pointe en dernière position du classement de L2 et qu'il est irrémédiablement condamné à la descente aux enfers du National. L'entraîneur souffrira certainement de cet échec mais il s'en remettra car il a toujours su avancer sans trop s'attarder sur le passé. En revanche, et c'est l'inconvénient d'avoir cumulé pendant toute cette période le rôle de juge (sans concession) avec celui de partie, sa réputation d'animateur et sa compétence d'observateur avisé du football européen risquent d'en souffrir auprès d'auditeurs et de footballeurs qui ne manqueront pas de le lui rappeler lorsqu'il se permettra de juger tel ou tel entraîneur ou de donner son avis sur la stratégie d'une équipe. Un art délicat et subtil qu'a toujours su gérér Rolland Courbis, qui, à l'inverse de Luis et malgré sa grande gueule lui aussi, est resté humble et lucide face à ses pairs et ses collègues entraîneurs. La remontée probable de Montpellier en L1 en fin de semaine en sera la plus belle preuve.

mercredi 13 mai 2009

Festival de cannes

Et la tête, et la tête... Et les jambes , et les jambes. Y'en a un peu marre de faire semblant de s'intéresser aux états d'âme ou aux pensées profondes des sportifs en matière de politique d'aménagement du territoire. Intéressons nous en priorité à ce qui leur permet d'être célèbre, de nous donner du plaisir et même, quelquefois, de la fierté. La semaine dernière quatre paires de gambettes (et pas des plus moches) ont retenu mon attention, non seulement parce que leurs propriétaires ont brillé mais aussi parce qu'ils présentent chacun une trajectoire, une histoire et un parcours différents et symboliques. A commencer par Yoann Gourcuff, la nouvelle (vraie) star du football français. Il y a 8 mois, dans ce même blog, j'avais tenu des propos que j'ai cru, un moment, très exagérés en sa faveur. Dans mon texte, intitulé "Délit de belle gueule", outre ses atouts esthétiques, son humilité et son côté propre sur lui, à l'opposé des traditionnels simili rappeurs, je vantais l'élégance et les qualités de technicien du meneur des Girondins et lui prédisais un avenir aussi doré que celui de Zidane. Et puis, lorsque la bise fut venue, la cigale bordelaise cessa de chanter et de danser pour rentrer dans le rang des laborieux de la L1. Mais quelle bonne surprise que de retrouver, dès les premiers bourgeons printanniers, le grand joueur prometteur sur lequel nous sommes nombreux à parier. Nous avions juste oublié qu'il n'a que 22 ans et que l'hiver a été rude pour le club girondin éjecté de la Ligue des Champions et engagé dans une grosse bagarre en Ligue 1. Depuis, tout est rentré dans l'ordre. Gourcuff est le buteur (6 buts en 5 matches) et le passeur le plus efficace du championnat depuis début avril et les Girondins de Bordeaux sont à 2 doigts (de pied) d'un nouveau titre.
Elle n'est plus un espoir et pourtant, comme à chaque veille de Roland Garros, on se met à penser très fort à Amélie Mauresmo. Bon d'accord, depuis 15 ans (de présence ininterrompue) l'ancienne numéro 1 mondiale n'a jamais vraiment brillé sur la terre battue de la porte d'Auteuil et ses deux 1/4 de finale (meilleures performances) remontent à 2003 et 2004 mais son début de saison est très encourageant et son retour parmi les 20 meilleures mondiales est plutôt bon signe. Les jambes sont là et, sans pression particulière et sans favorite désignée, la Française pourrait créer la surprise.
Il a les jambes les plus rapides de la planète et Usain Bolt, l'empereur du sprint depuis Pékin, n'a pas fini de nous surprendre. En tournée ce week-end en Angleterre, il s'est permis de réaliser la meilleure performance de tous les temps sur 150 mètres (14"35) alors qu'il disputait sa première épreuve depuis son accident de voiture il y a trois semaines à Kingston. Quand on pense qu'il s'agissait d'une course exhibition disputée sous une pluie typiquement britannique et sur une piste provisoire installée sur la chaussée d'une rue de Manchester, on imagine déjà ce que pourrait faire le Jamaïcain dans 3 mois au Mondiaux de Berlin.
On termine par les jambes bronzées et épilées de Danilo Di Luca, en tête du Giro à mi-épreuve. L'Italien bien parti pour remporter son deuxième Tour d'Italie après celui de 2007 où il avait subi un contrôle positif dont il a été disculpé par la suite et alors qu'il avait déjà été condamné en 2004 et interdit de Tour de France cette année là pour son implication dans l'affaire "Oil for drug". Bref, un grand champion cycliste comme les autres.

dimanche 10 mai 2009

Poudre aux yeux

Comme chaque lundi désormais, un petit tour d'horizon à la marge d'une actualité sportive hebdomadaire plutôt chargée...dans le sens médical du terme. Que Tom Boonen récent vainqueur de son troisième Paris-Roubaix ait été contrôlé positif à la cocaïne, ça ne surprend pas grand monde. Le champion belge, déjà épinglé en 2008, est un habitué du dérapage en poudreuse. En revanche le fait que Richard Gasquet soit tombé dans la neige est plus surprenant car même si le tennis n'est pas une discipline épargnée par les excès (remember Gerulaitis, Wilander et Novacek), le Biterrois ne présente pas vraiment le profil du fêtard exhubérant. Espérons qu'il se sorte sans dommage de ce paille-break. Comme d'habitudes nos amis footballeurs se sont distingués tout au long de la semaine. A commencer par Didier Drogba, plus virulent face aux caméras pour critiquer les arbitres que devant les buts (seulement 5 marqués cette saison en championnat). L'attaquant de Chelsea a même pris cher ce week-end à l'issue du derby remporté par son club face à Arsenal. Arsène Wenger, peu habitué à balancer, a accusé l'Ivoirien d'abuser de la simulation, comme Ravanelli et Fiorèse, grands spécialistes du genre. Pas beau non plus l'attitude du Real Madrid, certain de ne pas remporter le titre en Liga mais assuré de sa qualification pour la Ligue des Champions et qui balance les derniers matches de la saison. 6 buts encaissés à domicile face au Barça et 3 ce week-end à Valence. Combien vont-ils en prendre samedi à Villareal ? Côté fair-play, mention particulière à Luis Fernandez, l'entraîneur de Reims qui suspecte le président de Vannes de favoriser Brest, club dans lequel il possède des actions et qui lutte avec les Champenois pour le maintien. Le président de Nantes, Waldemar Kita, lui s'est mis au bas niveau des pires supporters des Canaris en faisant mine de donner un coup de boule à un de ceux qui l'apostrophaient. Sans oublier Laurent Paganelli, interviewer crypté, bronzé et décoloré, qui est au journalisme sportif ce que Eunice Barber est à la féminité. Le Hobbit exhibitionniste de Canal + a pris la grosse tête et se laisse de plus en plus aller aux allusions graveleuses tant dans les stades, sur les plateaux télé que dans ses fonctions d'élu de la municipalité d'Avignon. Je ne m'appesentirai pas sur la participation de Lance Armstrong au Giro et j'espère que les spécialistes qui encensent son humilité, son courage et son dévouement pour sa formation auront la même honnêteté intellectuelle lorsqu'il s'agira de dénoncer d'autres comportements de l'Américain. Pour terminer, un regret personnel. Celui de voir Rémy Dessarts, nommé à la tête de la rédaction de l'Equipe en septembre dernier, poussé vers la porte seulement 8 mois après sa nomination. Finalement, je suis plus optimiste pour l'avenir de ce professionnel de talent que pour celui d'un quotidien qui perd son souffle et ses lecteurs.