mercredi 13 mai 2009

Festival de cannes

Et la tête, et la tête... Et les jambes , et les jambes. Y'en a un peu marre de faire semblant de s'intéresser aux états d'âme ou aux pensées profondes des sportifs en matière de politique d'aménagement du territoire. Intéressons nous en priorité à ce qui leur permet d'être célèbre, de nous donner du plaisir et même, quelquefois, de la fierté. La semaine dernière quatre paires de gambettes (et pas des plus moches) ont retenu mon attention, non seulement parce que leurs propriétaires ont brillé mais aussi parce qu'ils présentent chacun une trajectoire, une histoire et un parcours différents et symboliques. A commencer par Yoann Gourcuff, la nouvelle (vraie) star du football français. Il y a 8 mois, dans ce même blog, j'avais tenu des propos que j'ai cru, un moment, très exagérés en sa faveur. Dans mon texte, intitulé "Délit de belle gueule", outre ses atouts esthétiques, son humilité et son côté propre sur lui, à l'opposé des traditionnels simili rappeurs, je vantais l'élégance et les qualités de technicien du meneur des Girondins et lui prédisais un avenir aussi doré que celui de Zidane. Et puis, lorsque la bise fut venue, la cigale bordelaise cessa de chanter et de danser pour rentrer dans le rang des laborieux de la L1. Mais quelle bonne surprise que de retrouver, dès les premiers bourgeons printanniers, le grand joueur prometteur sur lequel nous sommes nombreux à parier. Nous avions juste oublié qu'il n'a que 22 ans et que l'hiver a été rude pour le club girondin éjecté de la Ligue des Champions et engagé dans une grosse bagarre en Ligue 1. Depuis, tout est rentré dans l'ordre. Gourcuff est le buteur (6 buts en 5 matches) et le passeur le plus efficace du championnat depuis début avril et les Girondins de Bordeaux sont à 2 doigts (de pied) d'un nouveau titre.
Elle n'est plus un espoir et pourtant, comme à chaque veille de Roland Garros, on se met à penser très fort à Amélie Mauresmo. Bon d'accord, depuis 15 ans (de présence ininterrompue) l'ancienne numéro 1 mondiale n'a jamais vraiment brillé sur la terre battue de la porte d'Auteuil et ses deux 1/4 de finale (meilleures performances) remontent à 2003 et 2004 mais son début de saison est très encourageant et son retour parmi les 20 meilleures mondiales est plutôt bon signe. Les jambes sont là et, sans pression particulière et sans favorite désignée, la Française pourrait créer la surprise.
Il a les jambes les plus rapides de la planète et Usain Bolt, l'empereur du sprint depuis Pékin, n'a pas fini de nous surprendre. En tournée ce week-end en Angleterre, il s'est permis de réaliser la meilleure performance de tous les temps sur 150 mètres (14"35) alors qu'il disputait sa première épreuve depuis son accident de voiture il y a trois semaines à Kingston. Quand on pense qu'il s'agissait d'une course exhibition disputée sous une pluie typiquement britannique et sur une piste provisoire installée sur la chaussée d'une rue de Manchester, on imagine déjà ce que pourrait faire le Jamaïcain dans 3 mois au Mondiaux de Berlin.
On termine par les jambes bronzées et épilées de Danilo Di Luca, en tête du Giro à mi-épreuve. L'Italien bien parti pour remporter son deuxième Tour d'Italie après celui de 2007 où il avait subi un contrôle positif dont il a été disculpé par la suite et alors qu'il avait déjà été condamné en 2004 et interdit de Tour de France cette année là pour son implication dans l'affaire "Oil for drug". Bref, un grand champion cycliste comme les autres.