jeudi 10 septembre 2009

Guazzini a Laporte

Il est fébrile Max (Guazzini). Y'en a même qui disent qu'ils l'ont vu pleurer... De rage, parce que pour la première fois depuis longtemps le Stade Français, son Stade Français, fait un début de saison calamiteux (13ème à l'issue de la 5ème journée et surtout l'équipe la plus perméable avec déjà 156 points encaissés). De tristesse aussi à l'idée d'être contraint de retirer des responsabilités opérationnelles à son protégé Christophe Dominici. De dépit enfin, quand il constate que le Racing-Metro, sans tambours ni paillettes, attire plus de spectateurs à Colombes que le Stade Français à Jean Bouin. Ca fait beaucoup pour un homme qui a tellement donné...de coeur, d'argent et de temps pour assouvir une passion dévorante et philantropique depuis 17 ans. Il y a également l'avenir du Stade Jean Bouin qui lui prend beaucoup la tête. Malgré le soutien de la Mairie de Paris, son projet est confronté à une résistance virulente de la part d'associations de riverains mais également au lobbying du fonds Colony Capital, propriétaire du parc des Princes, qui a les moyens de ses grandes ambitions architecturales pour le quartier (Incluant le Parc, Jean Bouin et la piscine Molitor). L'affaiblissement des investissements dans le sport du Groupe Lagardère, proche de Guazzini, n'arrange pas les choses. Max est-il en train de se rendre compte qu'il risque de faire la saison de trop ? Celle qui verrait sa baraka de président "gagnant" le quitter définitivement, sa réputation d'organisateur de grands spectacles sportifs se banaliser ( Biarritz, Toulouse, Toulon s'y mettent avec succès) et, surtout, son envie et son amour du maillot rose s'étioler. D'autant que son rêve ultime de sacre européen relève désormais de l'utopie pour la saison en cours, voire plus.
Même si on imagine mal Max Guazzini quitter dès maintenant la présidence du Stade Français , certains signes laissent présager de changements très importants à la tête du club parisien. Le plus symbolique est l'arrivée programmée de Bernard Laporte au conseil d'administration du club. Quand on connaît un peu l'homme, on sait qu'il ne s'engage jamais à la légère dans un projet. Au delà de ses déclarations d'amour pour le Stade Français, on peut être assuré que certains de ses récents propos comme "Ma mission et ma fonction -et j’y passerai tout le temps qu’il faudra-, c’est de mettre une cellule de recrutement en place" (RMC le 08/09) sont le reflet d'une implication et d'une ambition mesurées et réfléchies. Ses expériences de sélectionneur national et de secrétaire d'état, son goût pour les affaires et son leadership naturel sont autant de compétences qui lui permettent d'envisager des responsabilités bien plus importantes. Bernard Laporte est-il le successeur désigné de Max Guazzini pour présider le Stade Français ? Peut être pas tout de suite. On va certainement dans un premier temps, lui confier de grosses responsabilités opérationnelles. Puis, si tout se passe bien, un titre de président délégué avant le titre suprême dans les deux ans à venir. Mais qu'on ne s'inquiète pas pour Max qui n'ira pas forcément faire ailleurs. Car même s'il s'investira certainement plus au sein du comité directeur de la LNR, son Sang et sa Foi (SF) continueront éternellement de brûler pour le club de son coeur.