mercredi 25 mars 2009

Vices privés, vices publics

La FIFA et l'UEFA ont décidé que le football n'est pas concerné par le dopage. En remettant en cause les préconisations de l'AMA (L'Agence Mondiale Antidopage) qui exige la localisation permanente des joueurs afin de réaliser des contrôles inopinés, Mrs Blatter et Platini montrent une nouvelle fois une image peu glorieuse du football. L'un et l'autre estiment que ce type de contrôle pour un footballeur, hors entraînement collectif, est une atteinte au respect de la vie privée ! Tous deux ont poussé des cris d'orfraie lorsque l'AMA leur a demandé de soumettre le football à une procédure qui est déjà appliquée dans bon nombre de disciplines individuelles et collectives. Un règlement qui stipule, comme l'a précisé John Fahey, le président de l'AMA, "qu'un des principes clés d'un contrôle antidopage efficace est l'effet de surprise et la possibilité de contrôle d'un sportif sans préavis 365 jours par an". Oubliées les bonnes intention de Sepp Blatter qui déclarait il y a un an, à l'occasion de la signature d'un accord avec l'AMA, que la FIFA lui apporterait son soutien inconditionnel. Michel Platini ,lui, préfère certainement les combats d'arrière-garde comme la promotion de l'arbitrage à 5 (et pourquoi pas à 7, 10 ou 25 ?) plutôt que de reconnaître que l'arbitrage vidéo résoudrait bon nombre de problèmes, mais je m'écarte du sujet d'aujourd'hui ! Mais surtout, l'un comme l'autre, ne veulent surtout pas ouvrir la boite de Pandore qui mettrait en lumière un certain nombre d'affaires troubles dans le football liées à la suspicion de dopage. On pense évidemment à la préparation médicale de la Juventus (où jouait...Platini, puis Zidane et Deschamps, autres icônes du foot français), aux révélations d'Eydelie sur L'OM des années 90, à des décès suspects en Espagne, à des épidémies en Italie chez certains anciens joueurs, à la difficulté de contrôler l'effectif français avant le Mondial 98, à l'étrange attitude de Ronaldo en finale de cette même compétition... Même Laurent Blanc, le Président, y va de son outrage en se déclarant choqué par la manière dont l'AFLD (l'Agence Française de Lutte contre le Dopage) a effectué des prélévements capillaires qui ont révélé que 21,8 % des cas positifs observés concernaient des footbaleurs professionnels. Si on écoute Mrs Blatter, Platini et Blanc, Les footballeurs sont tous des anges, des modèles de vertu victimes d'ignobles agents véreux, de dealers sournois, de jeunes femmes frivoles en quête de notoriété, d'agents du fisc trop zélés, de dirigeants esclavagistes, d'arbitres incompétents et j'en passe. En revanche, ils seraient sufisamment intelligents et clairvoyants pour ne jamais succomber à la tentation du dopage.