vendredi 24 avril 2009

Fabien Pelous, le "Gladia-coeur"

A 35 ans, pressé par ses proches et, peu à peu, laché par ses articulations, Fabien Pelous a décidé de mettre un terme à sa carrière sportive. Faut-il d'ailleurs parler de carrière pour un joueur qui aura marqué son époque tant par ses exploits sur le pré que par son humilité, sa joie de vivre et son humanité en dehors ? Avec un palmarès incomparable: 118 sélections internationales, 4 Grand Chelems, 3 Coupes du Monde jouées, 2 titres européens et 3 de champion de France (Peut-être 4 début juin ?), ne vaudrait-il pas mieux parler d'épopée ? De Saverdun au Stade Toulousain en passant par Dax et Graulhet (ses quatre clubs), du Stade de France à l'Eden Park d'Auckland, ce guerrier des pelouses a fait l'unanimité. Pas comme une grande gueule qui rameute ses troupes et provoque l'adversaire mais par l'exemple qu'il a toujours donné, n'hésitant jamais a mettre la tête dans l'essoreuse et ne s'avouant jamais vaincu. Un moral à toute épreuve, jamais plaintif ni jaloux (même si le mètre 99 de Jérôme Thion, qui le dépasserait d'un centimètre, le laisse perplexe !), bon compagnon, intègre et discret. A coup sûr un champion qui réussira sa reconversion. Dans le rugby, dans un premier temps près du terrain, mais les médias et de grandes entreprises s'empareront rapidement de ce monument et de son image. Une place méritée de consultant à la télévision lui tend déjà les bras. Tant mieux pour la chaîne qui l'emploiera (Canal + est sur le coup) et tant mieux surtout pour le rugby qui a bien besoin de mules pour faire comprendre aux amateurs ce qui se passe dans les regroupements et que ne ressentent pas forcément nos gazelles médiatiques (Galthié, Castaignède, Bonneval, Cazalbou, Lacroix , Sella et autres Hueber) malgré tout leur talent. Mais comme il est aussi un bon vivant, amateur de bonne chair et de bon vin, on prédit à Fabien Pelous un bel avenir dans le domaine de la bouffe, la vraie, pas celle qu'il a pris si souvent dans la g... ni celle qu'il a parfois distribuée. C'est ça aussi le respect.