lundi 23 février 2009

Murray loin de ses sous

Un Ecossais philanthrope ? On est loin du cliché du Nord-anglais près de ses sous, même si au début du 20ème siècle, son compatriote Andrew Carnegie, industriel émigré aus Etats-Unis montra le mauvais exemple en donnant plus de 380 millions de dollar à diverses fondations. En revanche, un champion sportif, même écossais, prêt à renégocier le contrat de son principal sponsor (la banque RBS) parce que celui-ci connait de gros problème en ces temps de crise, ce n'est pas commun. C'est pourtant ce qu'a proposé Andy Murray à la Royal Bank of Scotland qui a annoncé un plan d'économies de 1 Milliard de Livres Sterling pour 2009. Il est vrai que le tennisman écossais a un sens des affaires tout à fait particulier et détonnant dans le sport-business. Ainsi, alors que les plus gros équipementiers (Nike, Reebok...) le courtisent, il préfère s'associer pour le textile avec la marque Fred Perry, moins connue, moins riche mais tellement symbolique puisque son créateur est le dernier Britannique vainqueur d'un tournoi du Grand Chelem (en 1936). La marque aux lauriers fait pourtant partie de la panoplie des skinheads et des hooligans dans toute l'Europe, Andy Murray n'en a cure, sa fibre patriotique est plus forte que la réputation ou la rétribution. Va t-il pour autant devenir un exemple auprès des autres sportifs de renom ? Ce serait très étonnant. A commencer par ses confrères joueurs de tennis dont les poches sont réputées contenir plus d'oursins que de billets de loterie. Les footballeurs français, prêts à la grève dès qu'on parle de grille des salaires dans les clubs ? Non, encore une fois ce sont les sportifs amateurs, les bénévoles, dirigeants, éducateurs entraîneurs, qui vont se mobiliser alors que ce seront certainement eux les plus affectés par la crise économique aussi bien dans leur activité sportive que dans leur vie quotidienne.