dimanche 7 juin 2009

Développement durable

10 ans, c'est le nombre d'années qu'il aura fallu à Roger Federer pour dompter la terre battue de Roland Garros. 10 ans après la première de ses onze participations aux Internationaux de France, 10 ans après le sacre d'André Agassi qui lui a remis son trophée, 10 ans de tennis professionnel pour égaler le record de titres en Grand Chelem (14) de Pete Sampras, 10 ans pour rejoindre les cinq joueurs ayant remporté les quatre tournois du Grand Chelem (Perry, Budge, Laver, Emerson et Agassi). 10 ans ça peut paraître long et pourtant Roger Federer n'a que 27 ans mais c'est le temps dont il a eu besoin pour développer son jeu sur une surface exigeante et peu compatible avec son jeu naturel, pour trouver des repères, se débarrasser de blocages psychologiques bien compréhensibles et, surtout, pour bénéficier d'un concours de circonstances enfin favorable (éliminations de Nadal et Djokovic, météo clémente et un Söderling fébrile en finale). Une patience récompensée pour le tennisman de la décennie (voire plus), élégant et exemplaire. Élégant sur le court, sans casquette en arrière, débardeur, couleurs flashy ou pantacourts. Exemplaire dans la vie de tous les jours. Pas bling-bling, pas de frasques sentimentales, de cocaïne (même à l'insu de son plein gré) et une gestion de son image et de sa fortune de (futur) père de famille. Il a même poussé la vertu jusqu'à épouser une jeune femme pour le moins pas très glamour, tellement l'opposé des bimbos trop souvent vues au bras des stars du tennis. Certes, Federer n'est pas l'idole dont rêvent tous les jeunes supporters, plus excités par Nadal ou Monfils, mais tous les tennismen du monde aimeraient, ne serait-ce que le temps d'une partie, jouer avec la précision, l'efficacité et l'état d'esprit du Suisse.