jeudi 12 mars 2009

C'est pas ma faute à moi, si l'OL...

Malgré tous mes efforts, de bonne foi, pour tenter de faire croire que l'OL avait quelques raisons d'espérer se qualifier face à Barcelone, force est de constater que la logique du sport, la loi du plus fort, a définitivement et brutalement battu en brêche mes arguments, mes envies et mon utopie. Heureusement, la qualité du spectacle offerte hier soir par le Barça sur sa pelouse me rend moins amer dans la défaite. En revanche, la réaction et les arguments de Jean-Michel Aulas, qui, à défaut de pouvoir s'en prendre à l'arbitrage comme il le fait si souvent, met en cause les dirigeants et les instances du football français, coupables, selon lui, de prôner l'égalitarisme aux dépends de l'élitisme, sont indécents et révoltants. A l'entendre c'est probablement à cause de Frédéric Thiriez, le président de la Ligue qui a permis à Lyon en 2008 d'empocher près de 50 millions € (part des droits TV de la L1) contre 15 seulement à Lens, qu'il a fallu attendre hier soir la 19ème minute pour voir Toulalan toucher son premier ballon de relance. C'est certainement le mauvais traitement qu'infligent tous les arbitres de L1 à L'OL qui est à l'origine des 6 cartons jaunes et un rouge reçus par les Lyonnais au Camp Nou (un seul jaune à Barcelone). Et que dire du calendrier de l'équipe de France et des choix de Raymond Domenech qui ont fait que Benzema a couru dans le vide pendant 90 minutes sur la pelouse catalane ? Et le fisc français, si gourmand avec les pauvres footballeurs professionnels ! Résultat, l'OL n'a pu faire jouer que 8 étrangers sur 14 joueurs utilisés hier soir. Franchement, en cette période de crise...économique, Jean-Michel Aulas pourrait faire preuve d'un peu plus de décence et reconnaître que la faillite de son club contre le Barça est, avant tout la conséquence, du déclin et des errements de l'OL dont il est, en tant que président, le premier responsable. Qui s'est séparé de certains des meilleurs entraîneurs français (Houllier, Le Guen) ? Qui a laissé partir certains de ses meilleurs joueurs (Essien, Malouda, Caçapa, Diarra, Abidal, Wiltord, Edmilson, Ben Arfa...) ? Le bon exemple pour le président lyonnais c'est peut être celui des clubs anglais dont 4 représentants sont qualifiés pour les 1/4 de finale de la Ligue des Champions. 4 clubs (Arsenal, Chelsea, Manchester United et Liverpool) qui cumulent près de deux milliards d'euros de dette. Et comment Jean-Michel Aulas, qualifié de grand chef d'entreprise, explique t'il le fait que Villaréal qui a un budget inférieur à celui de Lyon et fait jouer 80% de joueurs espagnols soit qualifié et pas le Real Madrid, son budget pharaonique et ses stars galactiques ? Avec un titre mondial, un sacre européen, une finale de Coupe du Monde, des techniciens et des joueurs répartis dans les plus grands clubs du monde, le football français, depuis 10 ans, n'a pas à rougir et surtout pas de leçon à recevoir d'un président de club qui n'a pas l'humilité de reconnaître ses erreurs ni l'intelligence de comprendre que l'exemple vaut souvent mieux que la gloire improbable.