mercredi 4 mars 2009

Les hôtes de Marc

Je l'avoue, j'ai été, comme beaucoup d'observateurs, plutôt surpris à l'annonce de la composition du XV de France appelé à rencontrer le Pays de Galles vendredi dernier. Entre l'inexpérience du poste d'ouvreur pour Benoît Baby, la jeunesse de Morgan Parra pour commander un pack fragile face à des Gallois redoutables, la virginité d'un Mathieu Bastareaud, Obélix antillais tombé tout petit dans la marmite, livreur de ballons et de caramels durs et l'absence de buteur fiable, il y avait de quoi s'interroger sur le goût un peu trop prononcé de Marc Lièvremont pour les expériences. Mais j'ai aussi été le premier à reconnaître que l'équipe qui a battu les Gallois méritait sa victoire grâce à la terrible volonté dont elle a fait preuve, les très belles prestations de Parra et Bastareaud et la rigueur retrouvée d'un paquet conquérant. Je n'ai pas été vraiment convaincu par la performance de Baby à l'ouverture mais le pauvre Clermontois,vite blessé, n'a peut-être pas eu assez de temps pour me faire changer d'avis. Fort de cette bonne impression et rassuré sur les fulgurances audacieuses de Lièvremont, je m'attendais à ce que le sélectionneur nous livre aujourd'hui quelques bonnes surprises pour le groupe qui va préparer la rencontre contre l'Angleterre du 15 mars. Je dois dire que pour une surprise ce fut une belle surprise. Exit Poitrenaud, Picamoles et Ouedraogo qui n'ont pas démérité et bienvenue aux expérimentés Damien Traille (30 ans bientôt et 27 secondes au 100 mètres), Jérôme Thion (31 ans, 120 kg de muscles, fort comme une taureau mais vaillant comme un boeuf) et Julien Bonnaire (30 ans, aussi brillant en club qu'insipide en équipe de France). Là, je dois dire que la stratégie De Marc Lièvremont me plonge dans un océan de perplexité. L'expérience je veux bien, quand elle s'appelle Marconnet ou Michalak mais quel besoin d'aller chercher trois pré-retraités dont on sait très bien qu'ils ne sont pas des postulants crédibles pour la Coupe du Monde 2011 ? J'espère que le 16 mars au matin je ferais amende honorable pour reconnaître une nouvelle fois (la deuxième seulement) que Marc Lièvremont a eu raison. Mais j'ai bien peur que l'adage d'Emile de Girardin qui a dit "la pire des politiques...a toujours été et sera toujours celle des velléités, celle qui ose et celle qui n'ose plus, celle qui ose assez pour compromettre tout et qui n'ose pas assez pour résoudre rien" se révèle exact.