jeudi 12 novembre 2009

Revers et coups tordus

Exceptés les dérapages poudrés de Gasquet, Hingis, Wilander, Novacek ou Gerulaitis, les insinuations à l'encontre de Davydenko ou Rochus soupçonnés d'avoir participé à des paris truqués et quelques excès chimico-médicamenteux de Korda et de certains joueurs argentins, le tennis est un monde feutré dont on ne parle qu'à l'occasion des tournois du Grand Chelem, des contre-performances de Federer et Nadal ou quand des joueurs français se distinguent. Le tout dans un langage policé et plutôt élogieux. Même les affaires de harcèlement sexuel dont ont été victimes des joueuses françaises, les frasques de l'ex président Bîmes, condamné par la justice, ou les délires socio-humanistes de Noah n'ont pas de retentissement médiatique comme ce peut être le cas en football, en cyclisme, en sport automobile ou en athlétisme. Le tennis, comme le golf et d'autres disciplines "traditionnelles", semblait être à l'abri du scandale et de l'opprobre. Curieusement, comme ce fut le cas pour Carl Lewis qui avoua s'être dopé, ce sont les révélations d'une ancienne îcone du tennis qui ont jeté un voile de suspicion sur les courts. Il a suffit qu'André Agassi publie ses mémoires pour qu'on se rende compte que ce sport était comme les autres avec également sont lot de tricheries, de bassesses, de magouilles et de dopage. Dans son autobiographie,  le Kid de Las Vegas balance à tout va, y compris sur lui même. Au delà de l'épisode de la perruque, on retiendra surtout la détresse d'un champion qui avoue n'avoir jamais aimé son sport, d'un homme fragile qui trouva refuge dans les substances illicites et, surtout, d'un joueur lucide au point de bâcher sévérement ses compatriotes Sampras, Chang et Courier ou d'émettre des doutes sur les performances de Muster, Kafelnikov et Becker. L'Allemand pour lequel il se montre particulièrement haineux, avouant même avoir perdu volontairement en 1/2 finale de l'Open d'Australie 1996 pour ne pas avoir à l'affronter en finale. Curieuse coïncidence, les révélations choc d'André Agassi paraissent pendant un automne qui s'annonce difficile pour l'image du tennis. Richard Gasquet comparaît à nouveau devant le TAS (Tribunal Arbitral du Sport) et risque gros pour son histoire de consommation de cocaïne à l'insu de son plein gré et deux joueurs belges, Yanina Wickmayer, demi-finaliste du dernier US Open, et Xavier Malisse, viennent d'être condamnés par le tribunal antidopage flamand pour manquements dans la transmission des informations de localisation qui permettent d'effectuer des contrôles inopinés. Dans le cas de Malisse, ça va même plus loin puisqu'il lui est repproché d'avoir manqué un contrôle antidopage. Exactement ce qu'on voit dans le cyclisme ou l'athlétisme. Il n'y a d'ailleurs pas de raison que le tennis ne soit pas touché par ces dérives. Le terrain est plus que jamais fertile: enjeux financiers, pression psychologique, engagement et préparation physiques...Il ne manque plus qu'un peu d'intérêt médiatique et quelques...biographies.