dimanche 31 mai 2009

Un Football en Nord

Le bonheur des uns fait le malheur des autres et si la victoire de Bordeaux à Caen permettait aux Girondins d'assurer leur sacre elle condamnait le Stade Malherbe à la relégation. Avec Le Havre déjà relégué depuis la 35 ème journée, c'est tout le football normand qui disparaît donc de la L1. Dans le même temps, la région Nord-Pas-de-Calais réalise une performance inédite en proposant 4 clubs en L1 la saison prochaine. Lens et le surprenant Boulogne-sur-Mer rejoignent ainsi Lille et Valenciennes ce qui nous permettra, entre autres, d'assister à 14 derbies du Nord en 2009-2010. De quoi mobiliser et ravir un public nordiste assidu et motivé. Un ciel quasiment tout bleu pour ces quatre clubs. Quelques petit nuages tout de même pour Valenciennes qui doit trouver un successeur à Antoine Kombouaré qui part entraîner le PSG. Ciel un peu couvert sur Boulogne dont le Stade de la Libération ne répond pas aux normes (8700 places seulement). Le club de la Côte d'Opale à jusqu'au 5 juin pour proposer à la Ligue un projet d'agrandissement viable (mais seule la construction d'une tribune supplémentaire est possible, car une autre partie du stade est frappée d'interdiction de travaux en raison de la présence de vestiges archéologiques). Problème de stade récurrent pour Lille, toujours exilé à Villeneuve d'Asq (18000 spectateurs) et qui risque d'être obligé de délocaliser certaines grosses rencontres de championnat ou d'Europa League. En Ligue 2 c'est toute la région proche de la Camargue qui va vibrer la saison prochaine en suivant les résultats de Nîmes, Arles et Istres. Les supporters de Champagne-Ardennes n'auront plus l'embarras du choix et devront se contenter des performances de Sedan car Reims et Troyes ont rejoint le National.

jeudi 28 mai 2009

Clair de Sport

Une fois n'est pas coutume, une des plus belle soirée de sport de l'année était accessible pour tous les téléspectateurs ce mercredi soir. Pas besoin d'être abonné à une offre câble, ADSL, satellite, cryptée ou TNT. Un simple râteau sur le toit suffisait pour vivre deux grands moments de sport qui s'enchaînaient remarquablement. Sur France 3 tout d'abord où Josselin Ouanna est venu à bout de l'ancien n°1 mondial Marat Safin qui disputait son dernier Roland Garros. Superbe bataille de cogneurs qui dura plus de 4 heures 30 conclues victorieusement par le jeune Français à l'issue d'un cinquième set très disputé (10-8). On avait commencé sur France 2 à 16h20, il était alors 20h51, le bon moment pour zapper sur TF1 qui diffusait la finale de la Ligue des Champions commencée seulement 5 minutes plus tôt. A peine le temps de découper les parts de pizza, de décapsuler les canettes et de vérifier la compo des équipes et voilà pas qu'Andres Iniesta, "l'accélérateur de particules" catalan, prend de vitesse la défense mancunienne et sert Samuel Eto'o pour l'ouverture du score en faveur du Barça. En 5 minutes, l'extérieur du droit imparable du Camerounais nous fait déjà oublier les coups droits dévastateurs du Guadeloupéen. Le Central de Roland Garros s'est à peine vidé de ses spectateurs que le Stade olympique de Rome fait déjà le plein d'émotions. Quelques fulgurances messianiques, rushes ronaldiens ou tacles puyolais plus tard et c'est enfin la pause. Il est 21h30, ça fait plus de cinq heures que je suis devant mon écran, les yeux vidés et la vessie pleine mais le coeur en surrégime et la boite à passion qui déborde. 21h45, c'est reparti à Rome et les lutins barcelonais se déchaînent. Iniesta (1m69) bonifie tous les ballons qu'il touche et à 22h10 Xavi (1m70) centre pour la tête de l'immense Messi (1m69) qui saute plus haut que Ferdinand (1m89) pour battre Van Der Sar (1m97). A 21h33 , à Rome la messe est dite. Le FC Barcelone réussit la double passe de trois. Troisième Ligue des Champions après celles de 1992 et 2006 et troisième sacre de la saison après le titre en Liga et la Coupe du Roi. A 22h50, Michel Platini, président de l'UEFA, embrasse Mancuniens autant que Barcelonais, comme s'il venait de disputer le match avec eux, et Carles Puyol lève le trophée vers d'autres étoiles. Et dire que ce week-end il faudra être abonné à différentes offres payantes pour suivre à la télévision de passionnants Le Mans-Rennes et Nice-Le Havre en L1 sans oublier les torrides Vannes-Clermont ou Metz-Guingamp en L2 !

dimanche 24 mai 2009

Grande gueule mais petits résultats

Sur RMC, la radio qui a fait des Grandes Gueules sa marque de fabrique, Luis Fernandez n'est pas le dernier à ouvrir la sienne tous les jours à 16h00, avec talent d'ailleurs, pour peu qu'on ne soit pas très regardant côté syntaxe. Sur le bord des terrains aussi l'entraîneur de Reims n'est pas le dernier à s'agiter, pour encourager et motiver ses joueurs, pousser le public à soutenir son club et engueuler tous ceux qui, selon lui, font preuve d'injustice envers les principes et les valeurs qu'ils dit défendre. Une gesticulation qui s'est avérée vaine, voire néfaste, dans le cadre de son mandat champenois puisque le club rémois pointe en dernière position du classement de L2 et qu'il est irrémédiablement condamné à la descente aux enfers du National. L'entraîneur souffrira certainement de cet échec mais il s'en remettra car il a toujours su avancer sans trop s'attarder sur le passé. En revanche, et c'est l'inconvénient d'avoir cumulé pendant toute cette période le rôle de juge (sans concession) avec celui de partie, sa réputation d'animateur et sa compétence d'observateur avisé du football européen risquent d'en souffrir auprès d'auditeurs et de footballeurs qui ne manqueront pas de le lui rappeler lorsqu'il se permettra de juger tel ou tel entraîneur ou de donner son avis sur la stratégie d'une équipe. Un art délicat et subtil qu'a toujours su gérér Rolland Courbis, qui, à l'inverse de Luis et malgré sa grande gueule lui aussi, est resté humble et lucide face à ses pairs et ses collègues entraîneurs. La remontée probable de Montpellier en L1 en fin de semaine en sera la plus belle preuve.

mercredi 13 mai 2009

Festival de cannes

Et la tête, et la tête... Et les jambes , et les jambes. Y'en a un peu marre de faire semblant de s'intéresser aux états d'âme ou aux pensées profondes des sportifs en matière de politique d'aménagement du territoire. Intéressons nous en priorité à ce qui leur permet d'être célèbre, de nous donner du plaisir et même, quelquefois, de la fierté. La semaine dernière quatre paires de gambettes (et pas des plus moches) ont retenu mon attention, non seulement parce que leurs propriétaires ont brillé mais aussi parce qu'ils présentent chacun une trajectoire, une histoire et un parcours différents et symboliques. A commencer par Yoann Gourcuff, la nouvelle (vraie) star du football français. Il y a 8 mois, dans ce même blog, j'avais tenu des propos que j'ai cru, un moment, très exagérés en sa faveur. Dans mon texte, intitulé "Délit de belle gueule", outre ses atouts esthétiques, son humilité et son côté propre sur lui, à l'opposé des traditionnels simili rappeurs, je vantais l'élégance et les qualités de technicien du meneur des Girondins et lui prédisais un avenir aussi doré que celui de Zidane. Et puis, lorsque la bise fut venue, la cigale bordelaise cessa de chanter et de danser pour rentrer dans le rang des laborieux de la L1. Mais quelle bonne surprise que de retrouver, dès les premiers bourgeons printanniers, le grand joueur prometteur sur lequel nous sommes nombreux à parier. Nous avions juste oublié qu'il n'a que 22 ans et que l'hiver a été rude pour le club girondin éjecté de la Ligue des Champions et engagé dans une grosse bagarre en Ligue 1. Depuis, tout est rentré dans l'ordre. Gourcuff est le buteur (6 buts en 5 matches) et le passeur le plus efficace du championnat depuis début avril et les Girondins de Bordeaux sont à 2 doigts (de pied) d'un nouveau titre.
Elle n'est plus un espoir et pourtant, comme à chaque veille de Roland Garros, on se met à penser très fort à Amélie Mauresmo. Bon d'accord, depuis 15 ans (de présence ininterrompue) l'ancienne numéro 1 mondiale n'a jamais vraiment brillé sur la terre battue de la porte d'Auteuil et ses deux 1/4 de finale (meilleures performances) remontent à 2003 et 2004 mais son début de saison est très encourageant et son retour parmi les 20 meilleures mondiales est plutôt bon signe. Les jambes sont là et, sans pression particulière et sans favorite désignée, la Française pourrait créer la surprise.
Il a les jambes les plus rapides de la planète et Usain Bolt, l'empereur du sprint depuis Pékin, n'a pas fini de nous surprendre. En tournée ce week-end en Angleterre, il s'est permis de réaliser la meilleure performance de tous les temps sur 150 mètres (14"35) alors qu'il disputait sa première épreuve depuis son accident de voiture il y a trois semaines à Kingston. Quand on pense qu'il s'agissait d'une course exhibition disputée sous une pluie typiquement britannique et sur une piste provisoire installée sur la chaussée d'une rue de Manchester, on imagine déjà ce que pourrait faire le Jamaïcain dans 3 mois au Mondiaux de Berlin.
On termine par les jambes bronzées et épilées de Danilo Di Luca, en tête du Giro à mi-épreuve. L'Italien bien parti pour remporter son deuxième Tour d'Italie après celui de 2007 où il avait subi un contrôle positif dont il a été disculpé par la suite et alors qu'il avait déjà été condamné en 2004 et interdit de Tour de France cette année là pour son implication dans l'affaire "Oil for drug". Bref, un grand champion cycliste comme les autres.

dimanche 10 mai 2009

Poudre aux yeux

Comme chaque lundi désormais, un petit tour d'horizon à la marge d'une actualité sportive hebdomadaire plutôt chargée...dans le sens médical du terme. Que Tom Boonen récent vainqueur de son troisième Paris-Roubaix ait été contrôlé positif à la cocaïne, ça ne surprend pas grand monde. Le champion belge, déjà épinglé en 2008, est un habitué du dérapage en poudreuse. En revanche le fait que Richard Gasquet soit tombé dans la neige est plus surprenant car même si le tennis n'est pas une discipline épargnée par les excès (remember Gerulaitis, Wilander et Novacek), le Biterrois ne présente pas vraiment le profil du fêtard exhubérant. Espérons qu'il se sorte sans dommage de ce paille-break. Comme d'habitudes nos amis footballeurs se sont distingués tout au long de la semaine. A commencer par Didier Drogba, plus virulent face aux caméras pour critiquer les arbitres que devant les buts (seulement 5 marqués cette saison en championnat). L'attaquant de Chelsea a même pris cher ce week-end à l'issue du derby remporté par son club face à Arsenal. Arsène Wenger, peu habitué à balancer, a accusé l'Ivoirien d'abuser de la simulation, comme Ravanelli et Fiorèse, grands spécialistes du genre. Pas beau non plus l'attitude du Real Madrid, certain de ne pas remporter le titre en Liga mais assuré de sa qualification pour la Ligue des Champions et qui balance les derniers matches de la saison. 6 buts encaissés à domicile face au Barça et 3 ce week-end à Valence. Combien vont-ils en prendre samedi à Villareal ? Côté fair-play, mention particulière à Luis Fernandez, l'entraîneur de Reims qui suspecte le président de Vannes de favoriser Brest, club dans lequel il possède des actions et qui lutte avec les Champenois pour le maintien. Le président de Nantes, Waldemar Kita, lui s'est mis au bas niveau des pires supporters des Canaris en faisant mine de donner un coup de boule à un de ceux qui l'apostrophaient. Sans oublier Laurent Paganelli, interviewer crypté, bronzé et décoloré, qui est au journalisme sportif ce que Eunice Barber est à la féminité. Le Hobbit exhibitionniste de Canal + a pris la grosse tête et se laisse de plus en plus aller aux allusions graveleuses tant dans les stades, sur les plateaux télé que dans ses fonctions d'élu de la municipalité d'Avignon. Je ne m'appesentirai pas sur la participation de Lance Armstrong au Giro et j'espère que les spécialistes qui encensent son humilité, son courage et son dévouement pour sa formation auront la même honnêteté intellectuelle lorsqu'il s'agira de dénoncer d'autres comportements de l'Américain. Pour terminer, un regret personnel. Celui de voir Rémy Dessarts, nommé à la tête de la rédaction de l'Equipe en septembre dernier, poussé vers la porte seulement 8 mois après sa nomination. Finalement, je suis plus optimiste pour l'avenir de ce professionnel de talent que pour celui d'un quotidien qui perd son souffle et ses lecteurs.

mercredi 6 mai 2009

Label Deschamps

Avec l'un des plus beaux palmarès du football français en tant que joueur et deux premières expériences plutôt encourageantes comme entraîneur (Monaco et la Juventus), Didier Deschamps débarque à Marseille avec une aura dont peu de ses prédécesseurs on bénéficiée, y compris Erik Gerets qui pourrait conduire le club phocéen au titre cette saison ou même Raymond Goethals imposé par Bernard Tapie pour succéder au duo Hidalgo/Beckenbauer, deux noms prestigieux mais qui se sont révélés totalement incompétents pour diriger l'effectif marseillais fin 1990. Capitaine du grand OM deux fois sacré champion de France et, surtout, vainqueur de la Ligue des Champions, le Basque a-t-il les reins assez solides pour évoluer dans le club le plus compliqué de l'hexagone où l'entraîneur doit être capable de gérer les caprices des joueurs, la pression de supporters intransigeants, l'interventionnisme des dirigeants historiques, les exigences de l'actionnaire principal du club et un environnement humain très...méridionnal ? Didier Deschamps parviendra-t-il a imposer sa marque à Marseille ? Mais quel label, quelle stratégie ? Celle initiée en équipe de France par Aymé Jacquet et dont il était, sur le terrain, le principal vecteur. Un jeu basé sur une défense ultra-solide, une récupération haute en milieu de terrain et un meneur (Zidane) de grand talent. Ou alors la méthode monégasque qui a permis à l'équipe du Rocher d'obtenir, sous sa houlette, une Coupe de la Ligue et d'aller en finale de la Ligue des Champions avec un potentiel offensif de grande classe (Rothen, Nonda, Giuly puis Morientes). Ou le style Deschamps qui a permis à la Juve, qu'il entraînait, de remonter brillament en Série A en 2007. Mais avec un effectif hors norme (Buffon, Camoranesi, Zanetti, Nedved, Del Piero, Zalayeta, Trézeguet...), une communion et une motivation incroyables. A Marseille, le nouveau manager devra composer avec un effectif qui n'a pas grand chose à voir avec ce qu'il a connu. Zubar, Cheyrou, Ben Arfa et Brandao, malgré tout leur talent, ne seront jamais Dessailly, Nedved, Zidane ou Nonda. Il va donc falloir recruter pendant l'intersaison. Robert Louis-Dreyfus et Pape Diouf donneront-ils à Didier Deschamps les moyens de ses ambitions ? C'est certainement le premier défi qui l'attend, et pas le moindre.

lundi 4 mai 2009

Le titre et la chute

A quatre journées de la fin de saison de L1, il est temps d'essayer de d'imaginer un scénario que les acteurs principaux de ce drame ont commencer à brosser depuis la mi-avril. Pour le titre, Bordeaux et Marseille vont se battre jusqu'à la dernière journée mais le parcours récent des Girondins et le calendrier plus compliqué des Phocéens (déplacements à Nice et Nancy et réception de Lyon et Rennes) plaident en faveur du club aquitain. Sans oublier la sérénité qui règne à Bordeaux autour de Laurent Blanc et de ses joueurs. Ce qui n'est pas vraiment le cas à Marseille ou Erik Gerets veut nous faire croire qu'il va entraîner au Qatar ou à Dubaï pour le plaisir et que Robert Louis-Dreyfus qui a poussé un coup de gueule en décembre dernier l'a destabilisé. Curieusement c'est depuis ce moment que le club va mieux ! Pour l'OL, ça sent vraiment la fin de règne et personne, des joueurs aux supporters en passant par l'entraîneur n'a l'air de s'en offusquer. On dirait même que la cession du trône du roi Lyon va permettre à la capitale des Gaules de retrouver calme et douceur de vivre. Seul Jean-Michel Aulas, qui voit également ses intérêts personnels vaciller, ne baisse pas les bras. C'est aussi la preuve qu'il est bien l'un des seuls gardiens du temple au sein du club et l'un des plus ardents supporters lyonnais. A Paris, l'embellie du début de printemps n'a fait qu'illusion, car en réalité le PSG du président Bazin survit, perd aux points et risque de perdre bien plus à l'intersaison s'il ne termine pas dans les trois premiers. Sessegnon et Hoarau, ses deux perles rares, sont très convoités et les dirigeants parisiens ne pourront pas résister à certaines offres mirobolantes. Paul Le Guen aura encore moins de scrupules à quitter le club de la capitale si celui-ci ne joue pas la Ligue des Champions et l'avenir de certains cadres comme Makélélé, Armand, Landreau et Rothen est tès incertain.
Pour le maintien, le scénario ne manque pas non plus de piquant. Excepté pour Le Havre, quasiment condamné à la relégation, 4 clubs (Saint-Etienne, Nantes, Caen et Sochaux) se tiennent en un point et seulement deux d'entre eux sauveront leur peau. Les puristes préféreraient voir les petits Normands et les modestes Doubistes descendre d'un étage mais, à cause de la gestion incompétente et stupide de leurs dirigeants, les Verts et les Canaris, glorieux anciens, méritent bien d'aller passer une ou deux saisons au purgatoire.