lundi 23 mars 2009

Le VII de France

Sur un plan purement comptable, le bilan de l'équipe de France de rugby dans l'édition 2009 du tournoi des VI nations n'est pas dramatique. Avec trois victoires, 124 points marqués et un carton contre l'Italie, la France affiche un solde positif même si elle ne se classe que troisième (comme en 2008). En revanche, les 101 points encaissés ont de quoi inquiéter (la barre des 100 points encaissés n'avait pas été franchie depuis 2001) car ce chiffre traduit une réelle faiblesse défensive et une forte propension à l'indiscipline. Mais le plus inquiétant c'est l'inventaire des troupes et la misère de l'effectif sélectionné par Marc Lièvremont. Sur les 34 joueurs qui ont participé à ces 5 matches, lesquels se sont imposés et surtout, quels enseignements peut-on tirer à 2 ans et demi de la Coupe du Monde 2011 ? En première ligne, seul le Biarrot Fabien Barcella a confirmé tout les espoirs placés en lui. Dynamique, puissant et adroit, il devient un titulaire indiscutable à gauche. Au talonnage, Dimitri Szarzewski n'a pas déçu dans le jeu mais doit vraiment travailler ses lancers en touche et se discipliner. En deuxième ligne, Lionel Nallet n'a que sa vaillance pour lui et n'a jamais prouvé qu'il était le leader qu'aurait dû lui conférer ses galons de capitaine. Quant à Sébastien Chabal, il est certainement le joker, "l'impact player" indiscutable, que souhaiterait posséder n'importe quelle équipe mais pas un deuxième ligne d'avenir. C'est certainement en troisième ligne qu'on trouvera le seul joueur de classe mondiale avec Thierry Dusautoir qui possède toutes les qualités pour devenir le prochain capitaine des Bleus. A la mêlée, ni Tillous-Bordes, ni Parra n'ont marqué les esprits. A l'ouverture, on regrettera la blessure de Lionel Beauxis qui mérite certainement une place de titulaire car Trinh-Duc et Baby, un peu légers, et Traille, un peu trop lourd, n'ont rien montré d'excitant. Au centre, il va bien falloir se faire une raison et se décider à remercier Yannick Jauzion pour les bons et loyaux services qu'il a proposés pendant dix ans mais la date de péremption semble atteinte voire dépassée. C'est bien dommage pour Florian Fritz et, surtout, Mathieu Bastareaud qui méritent d'être associés. Ce sont deux diamants, le premier déjà taillé et le second à l'état brut, qui formeront peut-être la plus belle paire de centres du rugby mondial pour les années à venir. Reste enfin le cas de Maxime Médard qui est certainement le grand arrière qu'attend le rugby français depuis deux décennies, à condition de ne pas le ballader d'une aile à l'autre. 7 joueurs indiscutables donc, une relève qui tarde à montrer le bout des crampons, une DTN sans influence et un sélectionneur qui sombre dans le doute et la déprime. Pas terrible pour préparer la prochaine Coupe du Monde. On se demande d'ailleurs bien pourquoi Emile Ntamack et Didier Retière,les deux adjoints de Marc lièvremont partent, une semaine, fin avril, aux Etats-Unis pour étudier l'entraînement des basketteurs de Portland. Quelques jours à Dublin, Christchurch ou Brisbane semblaient mieux correspondre à la situation.