lundi 11 janvier 2010

Champions virtuels

Nul ne peut contester la légitimité des palmarès des champions de l'année 2009. Qu'il s'agisse des Champions des Champions Monde ou France de l'Equipe ou du sportif de l'année du JDD. Usain Bolt et Sébastien Loeb méritent amplement leurs sacres tout comme les autres sportifs qui sont montés sur les podiums: Federer, Rossi, l'équipe de France de handball et Riner. Mais si les exploits de Federer à Roland Garros et Wimbledon ou ceux de l'équipe de France de hand en Croatie ont été vus en direct et revus de longues et belles minutes sur tous les écrans, ceux de Bolt, Loeb, Rossi et Riner n'ont duré pour le premier que quelques secondes (28.77 exactement si on additionne son record du monde du 100 mètres et 9"58 à celui du 200 mètres en 19"19) et n'ont quasiment pas été vus pour les trois autres. Le sixième sacre consécutif de Sébastien Loeb car le championnat du monde des rallyes n'est pas retransmis en direct et, à moins d'être abonné à Eurosport (Motors TV en 2010), l'Equipe TV ou Infosport qui ont diffusé des résumés de ses victoires ou de subir Stade 2 et Tout Le Sport, ce n'est qu'en fin de journal télévisé ou dans le trop matinal Auto-Moto que le grand public a pu vraiment apprécié l'exploit de l'Alsacien. Pour Valentino Rossi et son 7ème sacre en Moto GP, c'est encore pire car la moto ne fait pas vraiment la Une des chaines de télévision et comme, de plus, il n'est pas Français....Autant dire que ses exploits en 2009 n'ont pas été beaucoup visionnés. Enfin Teddy Riner, sacré pour la 3ème fois Champion du monde à 20 ans seulement, c'est certainement l'exploit qui a été le moins vu à la télévision tant le judo est peu diffusé (sauf pendant les JO). Un paradoxe évident, logique mais rassurant car il démontre que l'ultra médiatisation télévisuelle ne garantit pas le succès et n'alimente pas forcément les palmarès. Sinon rugbymen, footballeurs, tennismen, pilotes de F1 et cyclistes trusteraient les podiums de la notoriété ce qui, à l'exception de Roger Federer, n'est pas le cas. Peut être grâce à la presse écrite et à la radio (deux vieux media) et au public qui continue, heureusement, de se déplacer dans les stades, les salles et sur les circuits.