jeudi 15 avril 2010

L'âme Dassier

Les supporters marseillais et la presse locale lui prédisaient le pire lorsqu'il fut nommé président de l'OM au printemps 2009. On accusait Jean-Claude Dassier de tous les maux. Psychorigide et froid, débutant dans le métier et donc  inapte pour assumer de telles responsabilités mais surtout il était accusé, lui le vil Parisien, d'être une sorte de Docteur Faust qui allait vendre l'âme phocéenne au diable. Il est vrai que l'ancien journaliste a multiplié les maladresses pendant les premiers mois de son mandat. Entre allusions douteuses à la succession de Pape Diouf ("Je ne serai pas un président à la libanaise, ni à l'africaine"), propos péremptoires ("Je comprends aujourd'hui pourquoi ce club n'a rien gagné depuis quinze ans"), déclarations d'intentions pernicieuses (l'arrivée éventuelle de JP Bernès comme conseiller présidentiel) ou renouvellement contesté de l'encadrement de l'OMTV (nomination de Dominique Grimault), le président Dassier s'est rapidement mis à dos les historiques du club et même tout le peuple marseillais si prompt à s'échauffer quand il est question de son équipe de foot. Et pourtant, à six journée de la fin du championnat, l'OM est en tête de la Ligue 1, a remporté, avec la Coupe de la Ligue, son premier trophée national depuis 1992,  fait le plein du Vélodrome à chaque rencontre et fait à nouveau rêver tous les minots de Martigues à La Ciotat. Jean-Claude Dassier, discrétement, efficacement, volontairement est en passe de réussir là où les 9 présidents qui l'on précédés depuis Bernard Tapie (Cangioni, Caïazzo, Ripa, Gaudin, Roussier, Louis-Dreyfus, Marchand, Bouchet, Diouf) on échoué. Le secret de cette réussite ? Certainement le fait de ne pas trop se mêler du sportif, qu'il laisse au duo Deschamps-Anigo, d'écouter et de rapporter à son actionnaire principal (Margerita Louis-Dreyfus via Vincent labrune) et surtout...de ne pas être devenu Marseillais.

PS: Depuis le 6 avril, l'OM est assuré du titre de Champion de France 2009/2010.