mardi 31 mars 2009

Le poids des maux

La multiplication des supports d'information (presse écrite, radio, Web, TV, mobilité...), si elle fait peur aux acteurs de l'actualité, sportive notamment, est une mine de verbatims (transcriptions de déclarations) qu'il conviendrait de regarder de plus près tant se disent des choses qui, au premier degré, ou entre les lignes, sont révélatrices d'états d'esprit, d'excès ou de sagesse. En la matière, ce début de semaine s'avère particulièrement riche, bavard et instructif. Dirigeants, champions, entraîneurs et même journalistes se sont bien lachés ce week-end. De quoi rassasier notre immense gourmandise verbale. C'est Franck Leboeuf qui s'y est mis le premier. Il est un des rares héros de 98 à ne pas avoir la langue dans sa poche, quite à dire parfois de belles conneries. Cette fois-ci ce ne fut pas le cas et la manière dont il a remis en place les pleureuses de l'équipe de France de football (à commencer par Patrice Evra) qui se plaignent du désamour de supporters français incapables d'apprécier les subtilités de la stratégie que Domenech a mis en place et qui consiste, surtout, à privilégier l'attentisme au détriment du spectacle et l'aigreur et la grise mine plutôt que l'enthousiasme et le sourire. A ceux-ci, Leboeuf a rétorqué qu'à son époque "Aimé Jacquet et les joueurs avaient résussi à créer une équipe de France alors qu'aujourd'hui il s'agit tout juste d'une sélection". Des propos qui sous-entendent clairement que joueurs et encadrement ne s'investissent pas vraiment et ne pensent pas beaucoup au public. Patrice Evra qui émarge à 300 000 € par mois devrait penser aux supporters qui gagnent tout juste le SMIC et se payent malgré tout une place à 75 € pour voir un spectacle pitoyable joué sans entrain par des joueurs prétentieux et démotivés. Dans un autre genre, alors que le handball international est touché par de graves problèmes d'arbitrage (corruption, incompétence, conflits d'intérêt...), le vice-président de la Fédération européenne (EHF), Jean Brihault, ose dire que la nouvelle règlementation plus stricte "va faire perdre une dimension humaine qui faisait la richesse du handball". C'est vrai qu'inviter des prostituées aux banquets d'avant-match et proposer des enveloppes bien garnies ça entretien l'amitié entre les hommes et...les femmes. Philippe Bana, le DTN, lui s'est permis ce commentaire édifiant: "On est dans la nécessité d'avoir une plus grande indépendance des arbitres". Ca prouve qu'ils n'étaient pas si impartiaux que ça ! Les journalistes, eux aussi, ne sont pas à l'abri de dérapages verbaux. Ainsi lorsque Etienne Moatti écrit dans l'Equipe, que "la L1 serait en facheuse posture si la justice s'acharne contre Orange, menacée de perdre son exclusivité de diffusion", il fait preuve d'un parti-pris suspect et malvenu, semblant privilégier les intérêts de la Ligue et des clubs de L1 avides de subsides contre ceux des télespectateurs qu'Orange oblige à souscrire un triple-abonnement (TV, téléphone et internet) inique, pour pouvoir suivre une partie du championnat. Heureusement, il y a aussi des petites phrases qui passent inaperçues mais qui pourraient avoir de belles conséquences. C'est le cas des propos de Jacques Rogge qui a déclaré qu'il appréciait beaucoup le rugby a VII. Quand on sait que cette discipline est candidate pour être introduite aux JO de 2016 et quand on sait quel poids pèse l'avis du président du CIO (même si il ne vote pas), on peut espérer enfin revoir un ballon ovale aux JO, 92 ans après sa dernière apparition.

mercredi 25 mars 2009

Vices privés, vices publics

La FIFA et l'UEFA ont décidé que le football n'est pas concerné par le dopage. En remettant en cause les préconisations de l'AMA (L'Agence Mondiale Antidopage) qui exige la localisation permanente des joueurs afin de réaliser des contrôles inopinés, Mrs Blatter et Platini montrent une nouvelle fois une image peu glorieuse du football. L'un et l'autre estiment que ce type de contrôle pour un footballeur, hors entraînement collectif, est une atteinte au respect de la vie privée ! Tous deux ont poussé des cris d'orfraie lorsque l'AMA leur a demandé de soumettre le football à une procédure qui est déjà appliquée dans bon nombre de disciplines individuelles et collectives. Un règlement qui stipule, comme l'a précisé John Fahey, le président de l'AMA, "qu'un des principes clés d'un contrôle antidopage efficace est l'effet de surprise et la possibilité de contrôle d'un sportif sans préavis 365 jours par an". Oubliées les bonnes intention de Sepp Blatter qui déclarait il y a un an, à l'occasion de la signature d'un accord avec l'AMA, que la FIFA lui apporterait son soutien inconditionnel. Michel Platini ,lui, préfère certainement les combats d'arrière-garde comme la promotion de l'arbitrage à 5 (et pourquoi pas à 7, 10 ou 25 ?) plutôt que de reconnaître que l'arbitrage vidéo résoudrait bon nombre de problèmes, mais je m'écarte du sujet d'aujourd'hui ! Mais surtout, l'un comme l'autre, ne veulent surtout pas ouvrir la boite de Pandore qui mettrait en lumière un certain nombre d'affaires troubles dans le football liées à la suspicion de dopage. On pense évidemment à la préparation médicale de la Juventus (où jouait...Platini, puis Zidane et Deschamps, autres icônes du foot français), aux révélations d'Eydelie sur L'OM des années 90, à des décès suspects en Espagne, à des épidémies en Italie chez certains anciens joueurs, à la difficulté de contrôler l'effectif français avant le Mondial 98, à l'étrange attitude de Ronaldo en finale de cette même compétition... Même Laurent Blanc, le Président, y va de son outrage en se déclarant choqué par la manière dont l'AFLD (l'Agence Française de Lutte contre le Dopage) a effectué des prélévements capillaires qui ont révélé que 21,8 % des cas positifs observés concernaient des footbaleurs professionnels. Si on écoute Mrs Blatter, Platini et Blanc, Les footballeurs sont tous des anges, des modèles de vertu victimes d'ignobles agents véreux, de dealers sournois, de jeunes femmes frivoles en quête de notoriété, d'agents du fisc trop zélés, de dirigeants esclavagistes, d'arbitres incompétents et j'en passe. En revanche, ils seraient sufisamment intelligents et clairvoyants pour ne jamais succomber à la tentation du dopage.

lundi 23 mars 2009

Le VII de France

Sur un plan purement comptable, le bilan de l'équipe de France de rugby dans l'édition 2009 du tournoi des VI nations n'est pas dramatique. Avec trois victoires, 124 points marqués et un carton contre l'Italie, la France affiche un solde positif même si elle ne se classe que troisième (comme en 2008). En revanche, les 101 points encaissés ont de quoi inquiéter (la barre des 100 points encaissés n'avait pas été franchie depuis 2001) car ce chiffre traduit une réelle faiblesse défensive et une forte propension à l'indiscipline. Mais le plus inquiétant c'est l'inventaire des troupes et la misère de l'effectif sélectionné par Marc Lièvremont. Sur les 34 joueurs qui ont participé à ces 5 matches, lesquels se sont imposés et surtout, quels enseignements peut-on tirer à 2 ans et demi de la Coupe du Monde 2011 ? En première ligne, seul le Biarrot Fabien Barcella a confirmé tout les espoirs placés en lui. Dynamique, puissant et adroit, il devient un titulaire indiscutable à gauche. Au talonnage, Dimitri Szarzewski n'a pas déçu dans le jeu mais doit vraiment travailler ses lancers en touche et se discipliner. En deuxième ligne, Lionel Nallet n'a que sa vaillance pour lui et n'a jamais prouvé qu'il était le leader qu'aurait dû lui conférer ses galons de capitaine. Quant à Sébastien Chabal, il est certainement le joker, "l'impact player" indiscutable, que souhaiterait posséder n'importe quelle équipe mais pas un deuxième ligne d'avenir. C'est certainement en troisième ligne qu'on trouvera le seul joueur de classe mondiale avec Thierry Dusautoir qui possède toutes les qualités pour devenir le prochain capitaine des Bleus. A la mêlée, ni Tillous-Bordes, ni Parra n'ont marqué les esprits. A l'ouverture, on regrettera la blessure de Lionel Beauxis qui mérite certainement une place de titulaire car Trinh-Duc et Baby, un peu légers, et Traille, un peu trop lourd, n'ont rien montré d'excitant. Au centre, il va bien falloir se faire une raison et se décider à remercier Yannick Jauzion pour les bons et loyaux services qu'il a proposés pendant dix ans mais la date de péremption semble atteinte voire dépassée. C'est bien dommage pour Florian Fritz et, surtout, Mathieu Bastareaud qui méritent d'être associés. Ce sont deux diamants, le premier déjà taillé et le second à l'état brut, qui formeront peut-être la plus belle paire de centres du rugby mondial pour les années à venir. Reste enfin le cas de Maxime Médard qui est certainement le grand arrière qu'attend le rugby français depuis deux décennies, à condition de ne pas le ballader d'une aile à l'autre. 7 joueurs indiscutables donc, une relève qui tarde à montrer le bout des crampons, une DTN sans influence et un sélectionneur qui sombre dans le doute et la déprime. Pas terrible pour préparer la prochaine Coupe du Monde. On se demande d'ailleurs bien pourquoi Emile Ntamack et Didier Retière,les deux adjoints de Marc lièvremont partent, une semaine, fin avril, aux Etats-Unis pour étudier l'entraînement des basketteurs de Portland. Quelques jours à Dublin, Christchurch ou Brisbane semblaient mieux correspondre à la situation.

mercredi 18 mars 2009

Mad Max et Bernie l'Embrouille

Tout le monde sait qu'en matière de règlement sportif, les Britanniques sont les maîtres incontestés, tant en bien qu'en mal. Max Mosley, président de la FIA, et Bernie Ecclestone, grand argentier de la F1, viennent d'en apporter la preuve ultime en instaurant, dès cette saison un nouveau mode de classement pour le Championnat du Monde de Formule 1. Ce qu'ils proposent est on ne plus simple: sera déclaré Champion du Monde, celui qui aura gagné le plus grand nombre de Grands Prix. Le nombre de points marqués par place à l'arrivée, qui servait jusqu'à maintenant de mode de calcul pour l'attribution du titre, n'interviendra que pour départager d'éventuels ex-aequo. Outre le fait qu'il s'agit d'une première car, à l'exception de la Golden League en Athlétisme (qui ne détermine pas le titre de Champion du monde mais attribue une récompense financière), aucune discipline sportive dans le monde n'a adopté ce mode de fonctionnement, se pose la question de l'intérêt d'un tel changement. Il faut déjà savoir que si ce mode de classement avait été appliqué la saison dernière, Felipe Massa avec 6 victoires, aurait été sacré en lieu et place de Lewis Hamilton et ses 5 victoires. Pourquoi pas. C'est d'ailleurs en souhaitant privilégier la fougue et l'audace, au détriment de la prudence et du calcul (et du suspense ?), que les responsables du sport automobile on pris cette décision. En revanche, imaginons une situation inédite mais qui peut très bien se produire: sur les 17 courses prévues cette saison, les circonstances (météo en particulier) font que Nakajima (Williams Toyota), par exemple, s'impose à 2 reprises, se classe mal ou abandonne dans toutes les autres courses et que 15 autres pilotes remportent chacun une épreuve et qu'un d'entre eux termine 15 fois deuxième, c'est ce même Nakajima qui serait sacré Champion du Monde. Autre hypothèse: que se passera-t-il lorsqu'un pilote aura remporté plus de victoires que de courses restant à courir ? On annule les courses qui ne comptent pour rien ou on fait courir les pilotes d'essai afin de préserver la sécurité et la santé des titulaires ? Il aurait pourtant suffi de changer le barème des points en augmentant sensiblement le nombre de ceux attribués au vainqueur de chaque Grand Prix pour changer la donne. Mais non, Max et Bernie, malgré les critiques de la plupart des pilotes, ont préféré magouiller dans leur petit coin. C'est ainsi que, parmi les autres réformes prévues pour cette saison, ils ont décidé que les essais privés seront limités à 8 pendant la saison et ne devront se dérouler que...sur une ligne droite, car ils ne concernent que l'aérodynamique ! On a appris lundi que Jean Todt quitte définitivement Ferrari et le milieu de la F1. On le comprend.
* A noter que ce vendredi, la FIA s'est dit prête à repousser à 2010 le nouveau système d'attribution du titre en cas de contestation des écuries.

lundi 16 mars 2009

Le discours sans la méthode

Une première mi-temps cauchemardesque pour le XV de France aura eu raison des velléités de Marc Lièvremont et associés qui voulaient nous faire croire qu'un peu de vieux sang (Traille, Thion et Bonnaire) et deux/trois ajustements allaient dynamiser un groupe qui sortait pourtant d'une belle démonstration face au Pays de Galles. Que dire par exemple du déplacement de Sébastien Chabal à l'aile de la troisème ligne alors qu'il a déjà du mal à se situer en deuxième ligne et en 8, qui sont pourtant ses postes habituels ? J'espère que le sélectionneur français n'aura pas la même idée que Nick Mallett, son homologue pour l'Italie, qui avait fait jouer Mauro Bergamasco demi-de-mêlée conre l'Angleterre. Un des meilleurs moments de ce tournoi 2009 ! Un grand bravo également pour le remplacement de Bastareaud dès le début de la seconde mi-temps alors que son partenaire au centre, Jauzion, comme on pouvait s'y attendre a été débordé, dans tous les sens du terme, tant en attaque où il n'avance plus qu'en défense où il est apparu tellement lourdeau qu'en face de lui Tindall donnait l'impression d'avoir des ailes ! En première ligne Lionel Faure a souffert hier du poids des années (32 ans) mais déjà, lors de la défaite face à l'Irlande, il avait paru fatigué. Quand on sait qu'à cette place de pilier gauche on dispose d'un Fabien Barcella qui a prouvé contre l'Ecosse puis Le Pays de Galles qu'il était un ticket gagnant. Malgré tout, Marc Lièvremont garde le cap. Son discours d'après match est toujours calme, posé et, apparemment réfléchi. Et pourtant, à la surprise générale, le groupe qui a été si lamentable face à l'Angleterre, a été reconduit dans son intégralité pour affronter l'Italie. La stratégie, la méthode pour gagner et progresser, l'avenir du XV de france semblent être le cadet de ses soucis. Cadet, comme le niveau de jeu des Français face aux seniors anglais !!!

jeudi 12 mars 2009

C'est pas ma faute à moi, si l'OL...

Malgré tous mes efforts, de bonne foi, pour tenter de faire croire que l'OL avait quelques raisons d'espérer se qualifier face à Barcelone, force est de constater que la logique du sport, la loi du plus fort, a définitivement et brutalement battu en brêche mes arguments, mes envies et mon utopie. Heureusement, la qualité du spectacle offerte hier soir par le Barça sur sa pelouse me rend moins amer dans la défaite. En revanche, la réaction et les arguments de Jean-Michel Aulas, qui, à défaut de pouvoir s'en prendre à l'arbitrage comme il le fait si souvent, met en cause les dirigeants et les instances du football français, coupables, selon lui, de prôner l'égalitarisme aux dépends de l'élitisme, sont indécents et révoltants. A l'entendre c'est probablement à cause de Frédéric Thiriez, le président de la Ligue qui a permis à Lyon en 2008 d'empocher près de 50 millions € (part des droits TV de la L1) contre 15 seulement à Lens, qu'il a fallu attendre hier soir la 19ème minute pour voir Toulalan toucher son premier ballon de relance. C'est certainement le mauvais traitement qu'infligent tous les arbitres de L1 à L'OL qui est à l'origine des 6 cartons jaunes et un rouge reçus par les Lyonnais au Camp Nou (un seul jaune à Barcelone). Et que dire du calendrier de l'équipe de France et des choix de Raymond Domenech qui ont fait que Benzema a couru dans le vide pendant 90 minutes sur la pelouse catalane ? Et le fisc français, si gourmand avec les pauvres footballeurs professionnels ! Résultat, l'OL n'a pu faire jouer que 8 étrangers sur 14 joueurs utilisés hier soir. Franchement, en cette période de crise...économique, Jean-Michel Aulas pourrait faire preuve d'un peu plus de décence et reconnaître que la faillite de son club contre le Barça est, avant tout la conséquence, du déclin et des errements de l'OL dont il est, en tant que président, le premier responsable. Qui s'est séparé de certains des meilleurs entraîneurs français (Houllier, Le Guen) ? Qui a laissé partir certains de ses meilleurs joueurs (Essien, Malouda, Caçapa, Diarra, Abidal, Wiltord, Edmilson, Ben Arfa...) ? Le bon exemple pour le président lyonnais c'est peut être celui des clubs anglais dont 4 représentants sont qualifiés pour les 1/4 de finale de la Ligue des Champions. 4 clubs (Arsenal, Chelsea, Manchester United et Liverpool) qui cumulent près de deux milliards d'euros de dette. Et comment Jean-Michel Aulas, qualifié de grand chef d'entreprise, explique t'il le fait que Villaréal qui a un budget inférieur à celui de Lyon et fait jouer 80% de joueurs espagnols soit qualifié et pas le Real Madrid, son budget pharaonique et ses stars galactiques ? Avec un titre mondial, un sacre européen, une finale de Coupe du Monde, des techniciens et des joueurs répartis dans les plus grands clubs du monde, le football français, depuis 10 ans, n'a pas à rougir et surtout pas de leçon à recevoir d'un président de club qui n'a pas l'humilité de reconnaître ses erreurs ni l'intelligence de comprendre que l'exemple vaut souvent mieux que la gloire improbable.

lundi 9 mars 2009

Rien à perdre

Les chiffres comparatifs entre Lyon et Barcelone sur la saison en cours sont édifiants. Sur le tableau ci-dessus, le Barça est en tête sur tous les plans. l'OL n'a donc rien à perdre sur la pelouse catalane mercredi puisqu'il a déjà tout perdu sur le papier. Il y a cependant d'autres statistiques plus rassurantes pour le champion de France qui n'a jamais subi plus de 2 défaites consécutives depuis plusieurs saisons. On peut donc considérer qu'après les deux mauvais résultats face à Lille la semaine dernière, les Lyonnais ne devraient pas perdre mercredi. En revanche, ils ne sont pas à l'abri d'un résultat nul (31% depuis le début de la saison) face aux Catalans. Et là, ils ne pourront se contenter d'un 0-0 éliminatoire. Le chiffre le plus rassurant pour Lyon est celui des résultats à l'extérieur en Ligue des Champions depuis quatre saisons: 10 victoires, trois nuls et seulement trois défaites (Milan, Manchester et...Barcelone mais c'était en match de poule). Les hommes de Claude Puel doivent donc se rendre au Camp Nou mercredi le coeur léger. Un coeur de Lyon !!!

dimanche 8 mars 2009

No man's Landes

Dax et Mont-de-Marsan respectivement 13ème et 14ème du Top 14 seront problablement relègués la saison prochaine. C'est tout un morceau de la belle histoire du rugby français qui s'en va. Il y aura certainement 2 clubs parisiens, 2 clubs basques, 2 clubs auvergnats, 2 clubs du Languedoc-Roussillon l'an prochain dans l'élite du rugby français mais plus de clubs landais. Aucun représentant d'un région qui a tant donné à l'Ovalie avec des joueurs comme Albaladéjo, les frères Boniface, Bastiat, Dauga ou Roumat, pour ne citer qu'eux, et des styles de jeu caractéristiques. Ah la flamboyance des 3/4 montois des années 60 et la maîtrise de la touche des Dacquois de tout temps !!!
En 15 ans bientôt, la professionalisation du rugby, son argent, son Top 16 (devenu Top 14), sa Coupe d'Europe, ses VI Nations...ont rayé de grands symboles sur la carte du rugby français. Bagnères, Tarbes, Lourdes, la Voulte, Valence, Graulhet, Mazamet...et même Béziers qui va certainement descendre en Fédérale 1 la saison prochaine. On a l'impression que l'évolution du rugby suit celle de l'équipement routier et ferroviaire de la France. La grande vitesse des autoroutes et du réseau TGV pour une vingtaine de clubs, les départementales et le train-train du TER pour les autres. On sait bien que, tôt ou tard, Bourgoin, puis Castres, Narbonne, Auch ou Albi rejoindront eux aussi les voies secondaires du rugby français. C'est le sens de l'histoire. On se consolera en gardant à l'esprit que le bitume et les rails n'ont jamais empêché les fleurs et les chandelles d'aller chercher la lumière du soleil.

mercredi 4 mars 2009

Les hôtes de Marc

Je l'avoue, j'ai été, comme beaucoup d'observateurs, plutôt surpris à l'annonce de la composition du XV de France appelé à rencontrer le Pays de Galles vendredi dernier. Entre l'inexpérience du poste d'ouvreur pour Benoît Baby, la jeunesse de Morgan Parra pour commander un pack fragile face à des Gallois redoutables, la virginité d'un Mathieu Bastareaud, Obélix antillais tombé tout petit dans la marmite, livreur de ballons et de caramels durs et l'absence de buteur fiable, il y avait de quoi s'interroger sur le goût un peu trop prononcé de Marc Lièvremont pour les expériences. Mais j'ai aussi été le premier à reconnaître que l'équipe qui a battu les Gallois méritait sa victoire grâce à la terrible volonté dont elle a fait preuve, les très belles prestations de Parra et Bastareaud et la rigueur retrouvée d'un paquet conquérant. Je n'ai pas été vraiment convaincu par la performance de Baby à l'ouverture mais le pauvre Clermontois,vite blessé, n'a peut-être pas eu assez de temps pour me faire changer d'avis. Fort de cette bonne impression et rassuré sur les fulgurances audacieuses de Lièvremont, je m'attendais à ce que le sélectionneur nous livre aujourd'hui quelques bonnes surprises pour le groupe qui va préparer la rencontre contre l'Angleterre du 15 mars. Je dois dire que pour une surprise ce fut une belle surprise. Exit Poitrenaud, Picamoles et Ouedraogo qui n'ont pas démérité et bienvenue aux expérimentés Damien Traille (30 ans bientôt et 27 secondes au 100 mètres), Jérôme Thion (31 ans, 120 kg de muscles, fort comme une taureau mais vaillant comme un boeuf) et Julien Bonnaire (30 ans, aussi brillant en club qu'insipide en équipe de France). Là, je dois dire que la stratégie De Marc Lièvremont me plonge dans un océan de perplexité. L'expérience je veux bien, quand elle s'appelle Marconnet ou Michalak mais quel besoin d'aller chercher trois pré-retraités dont on sait très bien qu'ils ne sont pas des postulants crédibles pour la Coupe du Monde 2011 ? J'espère que le 16 mars au matin je ferais amende honorable pour reconnaître une nouvelle fois (la deuxième seulement) que Marc Lièvremont a eu raison. Mais j'ai bien peur que l'adage d'Emile de Girardin qui a dit "la pire des politiques...a toujours été et sera toujours celle des velléités, celle qui ose et celle qui n'ose plus, celle qui ose assez pour compromettre tout et qui n'ose pas assez pour résoudre rien" se révèle exact.